La direction de l’Aluminerie de Bécancour décrète un lock-out

CONFLIT. La direction de l’Aluminerie de Bécancour (ABI) a décrété ce matin, à 3h, un lockout après que les employés des trois accréditations, membres du Syndicat des Métallos local 9700, aient refusé l’offre finale et globale de l’entreprise hier, 10 janvier.

Ainsi, l’usine sera exploitée par les cadres, en opérant une seule ligne de production sur trois.

Dans un communiqué acheminé aux médias, la direction d’ABI indique avoir négocié de bonne foi tout au long des négociations et avoir déployé tous les efforts afin d’obtenir une entente satisfaisante pour l’Aluminerie et ses 1030 employés syndiqués.

L’employeur estime que l’offre finale et globale qui a été présentée mercredi aux employés était très compétitive. Selon lui, elle figurait même parmi les meilleures dans le secteur manufacturier au Québec, autant au niveau des salaires que des avantages sociaux et du régime de retraite.

Rappelons que le processus de négociation a débuté le 11 septembre 2017, avant que les conventions collectives viennent à échéance. Celles-ci ont expiré le 22 novembre 2017 à 23 h 59. Les parties ont poursuivi les négociations pendant plus d’un mois après l’expiration des trois conventions collectives. D’ailleurs, un conciliateur du ministère du Travail a été présent à la table de négociation dès le 23 novembre afin d’aider les parties à obtenir une entente.

C’est le 21 décembre que l’employeur a présenté son offre globale et finale. Elle a été rejetée dans une proportion de 80,3% le 10 janvier, ce qui a mené au lock-out déclenché dans les heures suivantes.
La direction d’ABI a fait savoir qu’elle n’accordera aucune entrevue à ce sujet.

«Un geste cavalier», dénonce le syndicat

De son côté, la section locale 9700 du Syndicat des Métallos n’a pas tardé à dénoncer le lockout décrété par la direction d’ABI, avec l’aval de Rio Tinto et Alcoa.

«C’est un geste cavalier. Nous venions de tendre la main pour négocier. Plutôt que de retourner à la table de négociation, ABI va plus loin dans sa tentative de coup de force en déclenchant un lockout, sans avertissement en plein milieu de la nuit», explique le président de la section locale 9700, Clément Masse.

Ce dernier réitère l’ouverture du syndicat à négocier les points en litige, soit principalement les mouvements de main-d’œuvre et le régime de retraite. «C’est dans l’intérêt de tous de conclure une entente négociée. C’est ce que nous disions hier, au moment de notre vote de rejet, c’est déplorable que ABI n’ait pas saisi l’occasion. Notre position n’a pas changé, notre porte est toujours ouverte pour négocier de bonne foi, afin d’assurer le bon fonctionnement de cette usine », conclut Clément Masse.