Pas d’attente pour Denis Villeneuve, mais beaucoup de fierté

OSCARS. À quelques minutes du début de la 89e cérémonie des Oscars, les parents du réalisateur Denis Villeneuve affirment que leur fils se considère «au paradis» et qu’il estime que de s’être rendu aux Oscars, c’est déjà un exploit.

Le cinéaste originaire de Gentilly a en effet mentionné que «s’il y a quelque chose de plus, ce sera la cerise sur le sundae

Nicole et Jean Villeneuve assurent que si leur garçon ne revient pas avec une statuette, il sera quand même content des huit nominations obtenues pour son film Arrival, car il ne s’attendait pas à en avoir pour ce long métrage.

«Évidemment, il serait extraordinairement heureux de remporter un prix. Mais il n’a pas d’attente, donc il n’aura pas de déception épouvantable», a fait savoir le père du réalisateur.

De son côté, Denis Villeneuve espère évidemment remporter quelques prix, mais il ne s’en ferait pas trop de repartir bredouille, puisqu’il a l’ambition de recevoir cette distinction un jour ou l’autre. Effectivement, il a avoué à La Presse Canadienne qu’il ne ressentait aucune pression de remporter une ou plusieurs statuettes parmi les huit catégories dans lesquelles figurent Arrival. Aux yeux du réalisateur, les artisans du film étaient déjà gagnants puisqu’ils ne se seraient jamais attendus à se rendre aussi loin avec un projet «casse-gueule» de la sorte, a-t-il indiqué.

Grand sentiment de fierté

La communauté de Gentilly se réunit, ce soir, pour écouter en direct la cérémonie des Oscars et ainsi encourager Denis Villeneuve. Les parents du cinéaste sont de la partie et tout comme les gens rassemblés, ils trouvent cela extraordinaire que leur fils soit rendu là.

Afin d’évaporer un peu la tension dans la journée,  son père a décidé d’aller travailler au bureau. «Je me disais que j’allais travailler dans des dossiers, ce qui m’a permis de me changer les idées», raconte le notaire Jean Villeneuve.

Le dernier contact des parents avec Denis remonte à samedi après-midi, où le cinéaste a affirmé avoir eu une grippe cette semaine, ayant même perdu la voix.

Dimanche soir, à Gentilly, on sentait la fébrilité dans l’air. Les parents du cinéaste trouvent absolument renversant de voir comment les gens sont fiers. «Les gens ont travaillé de façon extraordinaire. Bravo aux gens de la place! On est réellement ému et complètement renversé par tout ce travail qu’ils ont fait dans un temps relativement court. C’est fantastique!», ont-ils confié.

Le réalisateur est au courant qu’une soirée est organisée dans le village qui l’a vu grandir. D’ailleurs, interviewé sur le tapis rouge des Oscars, il a même envoyé quelques mots en français aux gens de Gentilly, leur envoyant une «salutation spéciale». Ses parents ont laissé entendre que ça lui fait chaud au cœur de voir que la communauté s’est réunie pour le supporter. «Il apprécie beaucoup et en est étonné, mais nous on remercie les gens d’avoir organisé tout ça», a révélé son père.

Un rêve de longue date

Quand il était petit, il semble que Denis Villeneuve ne rêvait pas des Oscars. Cependant, quand il a commencé à faire du cinéma, à un moment donné au début de sa carrière, il a dit à sa mère qu’il aimerait avoir un Oscar à 40 ans. «Je lui avais répondu, à la blague: «Donne-toi 10 ans de plus.», se souvient-elle. Et là, aujourd’hui, il a ce 10 ans de plus! Le moment serait donc bien choisi.»

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Villeneuve a tenu à rappeler qu’il ne fait pas du cinéma pour gagner des prix, mais il s’est dit certain de pouvoir gagner un Oscar un jour. Et si ce n’est pas ce dimanche, ce sera une prochaine fois, une idée qui ne le rend pas malheureux, loin de là. «Je vais là avec un sourire. Qu’il arrive n’importe quoi, quelle que soit l’issue, je considère qu’on a déjà gagné», assure-t-il.

Cela dit, si une victoire arrivait, la fête risque de gagner le cœur du Gentillois. «S’il gagne, il a dit que ça fêterait «pas mal»! Je ne pense pas qu’il a un gros plan de match, si ce n’est que de fêter avec son équipe. D’être rendu là, c’est déjà une fierté!», a lancé Jean Villeneuve.