La Nash Shirt devient Chez Boris

HISTOIRE. Un ancien bâtiment industriel qui a abrité la NASH SHIRT, de 1949 à 1983, reprend vie peu à peu à Saint-Léonard-d’Aston.

Devant une trentaine de personnes réunis pour l’occasion, dont plusieurs anciens travailleurs et couturières, on a dévoilé le tout nouveau nom des lieux. «Chez Boris» est maintenant écrit en grosse lettre noire, en plus d’une représentation du visage de Boris Katz.

De grands panneaux historiques dressent l’histoire de la compagnie et de l’implication sociale de ce juif qui avait quitté la Russie pour échapper au camp de concentration. Un secteur de la municipalité est d’ailleurs connu sous le nom de la «Petite Russie» et comprend plusieurs maisons abordables qu’il avait vendues à ses employés.

Acquis en 2014 par Denys Guévin, l’immeuble a fait l’objet de nombreux travaux de rénovation pour remettre le bâtiment en état. «On a commencé par refaire le toit à la grandeur, raconte-t-il. L’an passé, on a refait les châssis et la peinture. Cet hiver, on va isoler le bas et mieux l’aménager.»

L’immense bâtiment, dont une grande partie est complètement inoccupée, offre plusieurs possibilités. Le propriétaire souhaite d’ailleurs lui donner une triple vocation, soit communautaire, culturelle et sportive.

Déjà, le club de Jorkyball de Saint-Léonard-d’Aston accueille bon nombre de groupes qui vont profiter des deux terrains installés au deuxième étage. Le printemps prochain, les équipements devraient être descendus au rez-de-chaussée et un troisième terrain y sera érigé.

Le propriétaire compte également y aménager différentes facilités pour les activités du club de jorkyball, dont la pratique est de plus en plus populaire, dont des vestiaires et des douches pour les joueurs des différentes ligues.

Une autre partie du bâtiment abrite aussi les locaux de l’organisme communautaire Ludolettre. Un Centre de pédiatrie sociale doit ouvrir sous peu dans le vaste complexe.

Pour ce qui est de la vocation culturelle, un premier événement se tiendra le 17 novembre prochain, soit le GalArt de Culture Centre-du-Québec, dans un décor underground inusité.

Une fois les travaux complétés, il restera environ 12 000 pieds carrés à combler. «Je veux être un facilitateur pour des gens qui ont des projets, souligne Denys Guévin. Ce pourrait être des événements, des salles de réunion, des résidences d’artistes.»

M. Guévin n’a toutefois pas voulu dévoiler la hauteur des investissements. «C’est un bon placement pour notre communauté. J’ai été gâté par la vie. Nous avons une communauté dynamique, fière, et de redonner à notre communauté ça va de soi.»

Des murs qui parlent

Grâce à l’appui de la Caisse Desjardins Godefroy et du Fonds de soutien aux initiatives culturelles de Nicolet-Yamaska, les passants pourront découvrir l’histoire de Boriz Katz et de l’héritage qu’il a laissé à Saint-Léonard-d’Aston.

Grâce à la collaboration et aux témoignages, Nicole Campeau a pu réaliser cinq panneaux historiques qui racontent la vie de l’homme d’affaires, qui sont affichés sur le mur donnant sur la rue Fleury, dans des ouvertures de fenêtres et de porte.

On explique comment le vendeur de vêtement est arrivé à Saint-Léonard-d’Aston, alors que son cheval est mort en route. Comment il s’est lancé en affaires dans le village avant de lancer sa manufacture, frustré de ne pas avoir reçu sa marchandise à temps pour les Fêtes, avant d’agrandir ses installations en raison de son succès.

On y raconte aussi l’ambiance à l’intérieur de l’usine, son tempérament bouillant et sa grande générosité, ainsi que l’hommage que lui ont rendu les gens de la communauté et l’héritage industriel qu’il aura laissé à Saint-Léonard-d’Aston.