Sur les traces des Acadiens de Saint-Grégoire

EXPOSITION. L’histoire des Acadiens qui se sont établis à Saint-Grégoire et leur apport non négligeable à la région, vous connaissez? C’est en partie ce sur quoi portent les deux nouvelles expositions présentées par la Société acadienne Port-Royal (SAPR).

Un première, intitulée «L’incroyable histoire des Acadiens», dans l’ancien réfectoire du couvent, présente les grandes lignes de l’Acadie idyllique d’avant la déportation et la série d’événements qui ont mené au Grand Dérangement.

Une série de tableaux avec des photos, des illustrations, des cartes et des écrits expliquent aux visiteurs où se sont exilés les Acadiens, dont plusieurs ont trouvé refuge sur le lac Saint-Paul, à Saint-Grégoire, de 1758 à 1765. Un endroit caché par la forêt, près du fleuve Saint-Laurent, où ils ont été accueillis par les Abénakis et pu commencer leurs chantiers navals.

L’exposition nous explique aussi comment les Acadiens se sont cachés et se sont graduellement installés à Saint-Grégoire, et se sont répartis à Bécancour, Gentilly, Nicolet, les Becquets, Trois-Rivières, Champlain et Yamachiche, en plus de participer à la colonisation des Bois-Francs.

Un mur est aussi dédié à une quinzaine de personnalités publiques acadiennes qui ont marqué le paysage économique, politique, culturel, social et sportif du Québec moderne. Un autre souligne les nombreux endroits au Québec où l’on dénombre une concentration acadienne, dont la principale se trouve à Saint-Grégoire.

«C’est l’histoire des Acadiens d’hier à aujourd’hui, en se projetant sur demain, a illustré le président de la SAPR, Gilles Mayrand. «Auparavant les visiteurs arrivaient au moulin et les Acadiens étaient déjà rendus à Saint-Grégoire. Il manquait une mise à niveau pour explique aux gens ce qu’est l’Acadie, c’est où, pourquoi, comment, où les Acadiens ont été déportés et leur arrivée à Saint-Grégoire», renchérit la directrice générale, Élizabeth Coutu.

La seconde exposition «Un moulin pas si banal», dans le vieux moulin, a été retravaillée et repensée. Au premier étage, on traite de l’historique du moulin, au deuxième, les visiteurs en apprennent plus sur son fonctionnement et les autres moulins encore debout au Québec, pour finir avec une présentation multimédia, au troisième, qui plonge les visiteurs dans le quotidien des meuniers du 19e siècle.

Elles s’ajoutent aux deux expositions déjà présentent soit «Taillée à même l’étoffe du pays» dédié au Sœur de l’Assomption de la Saint-Vierge fondée en 1853 par des filles d’Acadiens, au rez-de-chaussée du couvent, et «Les monstres du lac St-Paul», à la petite école, qui met en lumière l’ingéniosité des Acadiens en matière de construction navale.

Ces deux expositions ont été réalisées par Cultura, qui a signé la muséologie des expositions, et par Umanium, qui s’est chargés de la muséographie. Elles sont la première partie d’un projet de développement qui en comprend trois. La phase 2 devrait débuter à la mi-septembre.

D’autres nouveautés ont aussi été dévoilées par la SAPR, dont des capsules acadiennes un lundi sur deux, à 17h, à CKBN (90,5 FM), un nouveau site Web (www.sapr.ca) et le rassemblement des familles Leblanc, les 13 et 14 août, au Centre culturel Larochelle.

Un centre stratégique

Faisant partie d’un réseau, ces attraits situés à Saint-Grégoire attirent bon nombre de visiteurs de l’extérieur que ce soit du Québec ou d’ailleurs dans le monde, ou encore du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse d’où provenaient les Acadiens.

«C’est au moins la moitié de notre clientèle qui est acadienne ou qui a la sensibilité de leurs racines acadiennes, souligne la directrice générale, Élizabeth Coutu. Ce qu’on vise c’est de développer ces liens entre les diverses communautés acadiennes. Il y a vraiment une diaspora acadienne partout dans le monde. Le défi, c’est de faire que tout ce monde-là se parle et communique».

«L’année dernière, au rassemblement acadien, nous avions des gens de New York, Boston, de la Louisiane, parce qu’ils sont originaires d’ici ou que leurs parents se sont retrouvés ici. Ce qui fait que les Acadiens se recherchent et se retrouvent, fait valoir Gilles Mayrand. Les gens ne savent pas, mais il y a des communautés acadiennes à La Tuque et à Saint-Alexis-des-Monts qui sont partis d’ici.»

Il faut dire que Saint-Grégoire est stratégique. Il s’agit de l’endroit où a été accueilli le plus grand nombre après la Déportation qui a expatrié 11 500 personnes de 1755 à 1762. En 1802, ce sont 1750 Acadiens de souche et leurs descendants, qui ont fondé ce qui s’est avéré la première paroisse fondée par des Acadiens.

 

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