Il reçoit une greffe des poumons à 26 ans

TÉMOIGNAGE. Gabriel Bourgault est atteint de fibrose kystique depuis sa naissance. Cette maladie touche différents organes, mais surtout l’appareil digestif et les poumons. La fibrose kystique est la maladie mortelle la plus répandue chez les enfants et les jeunes adultes canadiens. Malheureusement, il n’existe aucun traitement curatif.

Il semble par ailleurs que ce soit souvent au début de l’âge adulte que les problèmes de santé reliés à la maladie surviennent. Ce fut le cas de Gabriel Bourgault, natif de La Visitation-de-Yamaska.

«J’ai été opéré à la naissance en lien avec mon système digestif. Par la suite, j’ai dû apprendre à vivre avec des problèmes pulmonaires. Pendant mon enfance, je devais entre autres prendre des vitamines et des enzymes», se souvient-il.

Évidemment, il y avait d’autres traitements nécessaires pour combattre la maladie, dont la technique de percussion thoracique (le drainage postural), communément appelée le clapping. «Avec le temps, ç’a fini par faire partie d’une routine et ça ne me brimait pas dans mes activités», exprime Gabriel Bourgault.

Par contre, en vieillissant, il soutient que la maladie a pris de plus en plus de place et est devenue vraiment «vorace». Dans son cas, au tournant de sa vingtaine, cela lui a occasionné de graves problèmes de respiration. C’est qu’une infection chronique dans les poumons engendre leur destruction et une perte de la fonction pulmonaire. «En fait, le corps humain produit des enzymes qui nettoient les bronches. Mais moi, comme je n’en avais pas, j’avais toujours une bactérie (Pseudomonas), qui détruisait les alvéoles goncalves, et me causait donc des problèmes respiratoires. Cela faisait aussi en sorte que j’avais beaucoup de sécrétion», raconte celui qui devait se rendre à une clinique spécialisée, à Québec, aux deux ou trois mois, en plus de devoir prendre des antibiotiques dans le but de réduire la bactérie, «qui ne quitte jamais complètement».

De plus, au même moment, Gabriel a appris qu’il avait développé le diabète, ce qui avait aussi des effets sur son pancréas et ses poumons.

Une nouvelle vie

Après avoir attendu plus d’un an, Gabriel Bourgault a finalement reçu une greffe pulmonaire le 24 mai dernier. «J’étais sur une liste d’attente depuis plus d’un an et si la greffe n’était pas arrivée, je me serais possiblement retrouvé sur la liste d’attente «d’urgence» tellement mes capacités respiratoires étaient diminuées», avance-t-il.

En effet, il admet que quelques jours avant sa greffe, il était à 12% de sa capacité pulmonaire. «J’étais vraiment maigre, je ne mangeais quasiment plus, je devais me servir d’une bonbonne d’oxygène pour m’aider à respirer.»

Quand il a eu l’appel tant espéré, Gabriel a ressenti un soulagement, qu’il qualifie tout de même de «stressant». Il savait que cela allait améliorer sa qualité de vie et qu’il augmenterait ainsi sa durée de vie. «Théoriquement, la greffe de poumons prolonge ma durée de vie de 15 à 20 ans. Comme j’ai aujourd’hui 26 ans, je devrais pouvoir vivre jusqu’à 65 ans minimum. Sans la greffe, mon espérance de vie était de 30 ans», maintient-il, ajoutant que dans sa situation, la greffe est généralement la seule option pour s’en sortir.

«J’y pensais, à la mort, poursuit-il, mais j’ai essayé de toujours rester positif.»

L’opération d’environ six heures s’est bien déroulée pour le jeune homme. «Mon corps a bien réagi et j’ai bien récupéré. C’est quand même une grosse opération, car on touche au cœur et aux poumons. Je suis resté environ trois semaines à l’hôpital après l’opération», affirme celui qui demeure à Nicolet depuis quelques années. Malgré la greffe, Gabriel doit poursuivre différents suivis d’ordre médical.

De leur côté, les médecins se donnent un barème d’un an après l’opération pour confirmer que tout va bien.

Compatibilité

Gabriel Bourgault a reçu les poumons d’un homme de 30 ans. «Je ne connais pas l’identité du donneur. Nous avions une masse corporelle similaire au niveau de la cage thoracique et c’est ce qui fait que nous étions compatibles, car il faut que les poumons du donneur prennent physiquement le même espace que ceux du greffé. L’autre critère est évidemment d’avoir le même groupe sanguin.»

Le jeune homme souhaite écrire à la famille du donneur pour les remercier. «C’est grâce à lui que je suis en vie et je veux que les membres de sa famille sachent qu’ils ont fait la bonne chose.»

D’ailleurs, Gabriel Bourgault encourage tous les gens à signer leur carte de dons d’organes. «Ça peut vraiment sauver quelqu’un! J’en suis la preuve», conclut-il.

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