Le grand tour de Michel Beaudoin

AVENTURE. Il y a 20 ans, quand il a pris sa retraite du milieu policier, Michel Beaudoin n’avait encore jamais fait de vélo.

Il a pris l’avion pour faire le trajet Vancouver-Gentilly. Maintenant âgé de 70 ans, il compte en faire plus du double, lui qui est en train faire le tour du pays, en passant par le Nord pour revenir par le Sud.

Un petit périple de 16 000 kilomètres pour Michel «Chef» Beaudoin qui en a déjà un autre encore plus long derrière le guidon. Parti de Prudhoe Bay, en Alaska, pour un parcours de près de 24 000 km, jusqu’à la Terre de Feu, en Argentine, il en avait déjà 18 000 derrière lui quand il a été victime d’un grave accident à Lima, au Pérou.

Il avait tenté de faire les quelque 6 400 km qu’il lui restait, en 2013, mais le destin a frappé de nouveau quand c’est son compagnon de voyage, Gilles Audette, qui a été percuté par un camion. Il avait alors décidé d’accrocher son vélo, mais l’appel de l’horizon est une fois de plus revenu le chercher.

Parti de Gentilly, le 1er avril, il compte revenir chez lui cet automne à temps pour le Défi du Parc de la rivière Gentilly, le 17 septembre prochain. Partout où il s’arrête, il se fait ambassadeur de de l’événement dont il est le président en en parlant à tous ceux qu’il rencontre sur sa route.

Il a d’abord roulé vers le Nouveau-Brunswick, en empruntant la route 132, alors qu’il y avait encore de la neige au sol, avant de prendre un petit congé à Bouctouche, au Pays de la Sagouine, deux semaines plus tard.

La semaine suivante, il a traversé la Nouvelle-Écosse avant de prendre un bateau en direction de Terre-Neuve qu’il a pris une autre semaine à parcourir avant de traverser vers le Labrador.

Après avoir été rattrapé par le froid et la solitude, sur des chemins de gravelle, de ce No man’s Land, il a pris la sage décision de prendre l’avion vers Labrador City, pour reprendre la route à partir de Fermont.

À cet endroit, il a rencontré un vieil ami de Bécancour qui y travaille depuis quelques années. «Le monde est petit! Une belle rencontre au bout du monde», a-t-il écrit sur le blogue qu’il alimente tous les jours depuis son départ.

Il a ensuite poursuivi sa route par Baie-Comeau, le Lac Saint-Jean, Chibougameau, l’Abitibi, avant de passer à Rouyn-Noranda pendant que la ville vivait au rythme de son équipe de hockey qui était à la Coupe Memorial.

Avant d’entreprendre l’Ontario, il s’est aperçu que son kilométrage quotidien était de 97 km en moyenne. C’est à ce moment qu’il a décidé de ralentir quelque peu la cadence. De Kirkland, il a emprunté la route 11 pour se rendre à Thunder Bay, puis la 17, le Nord de l’Ontario.

Il s’agit d’ailleurs de la plus difficile à parcourir. «Elle est plus longue à traverser que toutes les provinces de l’Est. La route serpente de longues et interminables forêts d’épinettes noires et sa dénivellation décourage parfois certains cyclistes non avertis», a-t-il commenté.

Il a ensuite continué son périple vers Winnipeg, avant de bifurquer vers le Nord de la Saskatchewan, qu’il a atteint la semaine dernière. Il doit passer par Saskatoon, Edmonton, et traverser les Rocheuses par le Nord pour finalement atteindre Vancouver. À partir de là, il compte revenir chez lui en passant la route du Sud, et visiter Calgary, Régina, etc.

Pour lui, ce périple n’est pas tant éprouvant physiquement, que mentalement. «Faire 16 000 kilomètres, seul avec des sacoches, tout se passe dans la tête que ça se passe, a-t-il commenté, lorsque joint par téléphone, quelques jours avant de traverser vers le Manitoba. On a le temps de penser à toutes sortes de choses.»

Depuis qu’il est parti de Gentilly, Michel Beaudoin a fait plusieurs rencontres tout au long de sa route. Plusieurs bons samaritains qui lui ont trouvé un toit, et certains n’ont pas hésité à l’héberger! Il faut dire qu’il a l’expérience du voyageur, lui qui a fait des périples à vélo ou à sac à dos dans 37 pays. «C’est partout pareil, assure-t-il. Tout dépend de la façon dont tu te présentes».

Il est possible de suivre le trajet de Michel Beaudoin en se rendant sur son blogue beaudoinavelo.wordpress.com et en cliquant sur l’icône «Où est Chef?».

 

Suivez-nous sur Facebook!