Des robots qui changent des vies

AGRICULTURE. Les robots de traite fabriqués par Milkomax, à Saint-Monique, sont en train de révolutionner le mode de vie des producteurs laitiers.

Unique au monde, le Roboléo qui a été développé dans une ancienne ferme du rang Saint-Joseph (le cordeau), permet de traire les troupeaux de vaches attachées, comme il y en a un peu partout au Québec.

Contrairement aux autres types de robots, où les vaches sont libres dans l’étable et doivent se rendre elles-mêmes pour se faire traire, celui développé par Milkomax agit un peu comme le ferait un fermier, tout en permettant à l’animal de demeurer à sa place.

Il se déplace sur un rail et va chercher la vache dans sa logette à l’aide de deux bras en caoutchouc. Celle-ci n’a qu’à se reculer pour permettre au robot de faire son travail grâce à tout un système de capteurs et d’automatismes. Chaque robot permet de traire un troupeau de 38 à 67 vaches ou de faire jusqu’à 150 à 160 traites par jour.

«Ça prend une semaine pour que les vaches s’habituent à reculer. Ce qui n’est pas naturel pour elle. Au départ, on ne fait que promener le robot pour les apprivoiser. Après, ça on peut commencer à les traire», explique le directeur général, David Bédard.

La qualité de vie des fermiers s’en trouve grandement améliorée puisqu’ils n’ont plus besoin de se lever à l’aube et d’y retourner en fin de journée pour traire les vaches de la bonne manière: le robot le fait à leur place. «Le fermier devient en quelque sorte un gestionnaire», explique le fondateur de l’entreprise, Victor Rousseau.

Le Roboléo est même plus efficace qu’un être humain pour traire la vache, parce qu’il est plus constant. Il fait toujours les mêmes gestes, les mêmes bruits et s’exécute à heures fixes. Il peut même faire une troisième traite durant la journée.

En cas de bris, une alarme avertit le producteur laitier qui peut obtenir du service 24 heures sur 24, et ce, sept jours sur sept, de la part des techniciens de Milkomax, qui peuvent l’aider à distance ou se rendre sur place.

À la conquête du monde

Déjà, une soixantaine de robots du genre ont été installés au Québec, surtout dans la Vallée du Saint-Laurent.

En plus de ses activités dans la région, des agents autorisés ont permis à l’entreprise de prendre de l’expansion du côté du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches. Un concessionnaire situé à Winchester commence à développer le marché de l’Est de l’Ontario.

D’autres régions du Québec, dont Lac Saint-Jean et la Montérégie, sont aussi dans la mire de l’entreprise pour y implanter des agents autorisés.

Le robot développé chez nous attire même les regards d’un peu partout dans le monde. Le Japon, où la production laitière est semblable à celle du Québec, est un des premiers marchés que pourrait développer Milkomax d’ici cinq ou six ans.

En plus du Japon, des expansions en Russie et en Suède sont aussi envisagées. Dans ces pays, Milkomax profiterait du réseau de distribution déjà établi par son «grand frère», Rovibec, qui appartient au fondateur Victor Rousseau.

Avant d’aller vers l’étranger, l’entreprise entend consolider ses activités, puisqu’elle devra d’abord traduire ses logiciels, mais aussi se conformer aux différentes normes en vigueur dans les différents pays.

Milkomax fait aussi face au lobby des cinq grandes compagnies de robots de traite. Celles-ci font des pressions pour que les gouvernements obligent les cultivateurs à garder les vaches libres dans l’étable, pour le «bien-être animal».

Une question qui est bien discutable, puisque le fait de détacher les bêtes apporte d’autres problèmes aux troupeaux et aux producteurs laitiers.

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