Un plan d’intervention d’urgence sera mis en place

EAU. La Ville de Bécancour fait des demandes au gouvernement, concernant le déversement des eaux usées de Montréal, mais le maire reconnaît que sa municipalité doit aussi se questionner, allant même jusqu’à mettre un plan d’intervention en ce qui a trait à l’approvisionnement en eau potable.

Jean-Guy Dubois affirme effectivement qu’il fallait peut-être un événement comme celui-là pour éveiller les esprits. «Je pense que c’est peut-être un mal pour un bien. L’idée d’un tel plan arrive avec l’histoire de Montréal, mais c’est une bonne chose qu’on se penche là-dessus», mentionne-t-il.

«Nous travaillerons sur un plan d’intervention sur notre eau, advenant une situation où nous ne pourrions plus l’utiliser, ajoute le maire de Bécancour. On voit cela au même titre que nous avons des plans d’urgence pour le parc industriel ou que nous en avions pour la centrale nucléaire.»

Pour M. Dubois, il importe de se poser la question suivante: advenant que des problèmes arrivent avec le déversement des eaux usées, malgré toutes les mesures, qu’est-ce qu’on va faire? «Il s’agit d’élaborer un plan, dans un cas de scénario catastrophe, évoque le maire. L’idéal serait de ne pas avoir à s’en servir, évidemment.»

Il estime qu’il est essentiel de mettre de l’avant un plan B. «Il faut absolument se questionner. Combien de temps d’approvisionnement pouvons-nous avoir sans problème? Quelles sont les autres mesures alternatives qu’on pourrait utilisées? De quelle façon les sources de Gentilly peuvent nous alimenter partiellement? Et pendant combien de temps? Quel autre moyen d’épargne d’eau potable on pourrait mettre de l’avant?»

Des démarches sont déjà entamées en ce sens. Une rencontre a eu lieu avec des intervenants de divers ordres. «On veut être prêt à toute éventualité. On se doit d’être proactifs dans ce dossier-là.»

Non seulement cette idée de plan d’intervention fait surface dû au déversement prévu à Montréal, mais le maire de Bécancour indique que «ça peut se mêler à l’inquiétude concernant les superpétroliers sur le St-Laurent. Toutes ces choses-là nous préoccupent.»

Un travail concerté

Selon Jean-Guy Dubois, Bécancour veut bien faire son plan, mais il croit que cela ne peut pas se faire en solitaire. «Le fleuve, on l’a tous en commun. On est à la merci de ce que font nos voisins. Quand même que ce serait très propre devant notre maison, si nos voisins ne portent pas attention, ça ne donnera pas grand-chose. On a besoin des autres.»

Il souligne par ailleurs avoir entrepris des démarches avec l’Union des municipalités du Québec (UMQ), le maire de Trois-Rivières Yves Lévesque, le maire de Nicolet Alain Drouin, et Yvon Deshaies, maire de Louiseville.

Si jamais un problème d’approvisionnement en eau potable survenait, Nicolet pourrait immédiatement alimenter Bécancour étant donné que les réseaux d’aqueduc des deux municipalités sont interconnectés.

L’inverse est déjà arrivé quand il y a eu un déversement à Victoriaville. «Ils nous ont alimentés pendant quelques heures, le temps de laisser passer les produits contaminés. On ne se mettra pas à sec, mais c’est certain qu’on fera tout ce que l’on peut», assure le maire de Nicolet dont la prise d’eau se trouve sur la rivière Nicolet.

Avec la collaboration de Sébastien Lacroix