Le feu vert clignotant à l’essai

URGENCE. La ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault annonce que Bécancour et les environs serviront de banc d’essai pour l’utilisation du feu vert clignotant par les pompiers volontaires ou à temps partiel.

Le projet pilote devrait débuter au mois d’août, le temps de recevoir les feux clignotants et de former les 170 pompiers volontaires. Il durera trois ans pour laisser le temps d’analyser les résultats avant de prendre la décision de l’étendre partout au Québec.

Même s’ils n’auront pas pour autant le droit de dépasser les limites de vitesse, de brûler un feu rouge ou d’enfreindre le code de sécurité routière, l’utilisation du feu vert clignotant sur leur automobile personnelle devrait accélérer l’arrivée sur les lieux des pompiers volontaires.

Les automobilistes qui le précèdent auront ainsi le signal de leur céder le passage et les pompiers n’auront plus à rester pris dans le trafic. Une campagne de sensibilisation se tiendra d’ailleurs de concert avec le ministère de la Sécurité publique et la Sûreté du Québec pour obtenir la collaboration des citoyens.

«Quand t’attends que tes pompiers arrivent, tu ne peux pas gagner de précieuses secondes qui font la différence, explique-t-elle. Chaque seconde que les pompiers volontaires vont pouvoir gagner c’est ce qui va faire la différence pour sauver des vies.»

Le projet pilote permettra de documenter le temps de réponse des pompiers afin de savoir si l’utilisation du feu vert clignotant a permis d’accélérer leur venue sur les lieux. «Depuis 5 ans, le Schéma de couverture de risque exige de calculer le temps d’intervention, alors nous allons pouvoir comparer leur temps de réponse avec celui des 5 dernières années», précise la ministre.

Deuxième essai

La ministre Thériault rappelle qu’il ne s’agit pas de la première tentative du genre au Québec. Bécancour avait fait l’objet d’un autre projet-pilote du genre au début des années 2000. Il y a 6 ans, l’expérience devait permettre à 19 000 pompiers du Québec d’avoir le droit d’utiliser à leur tour le gyrophare vert… mais on attend toujours!

«À l’époque, Julie Boulet était ministre des Transports et elle avait modifié la Loi pour permettre l’utilisation du gyrophare ou du feu vert clignotant, mais ça n’a jamais été mis en application, rappelle la ministre Thériault. À partir du moment où l’on aura les données du projet-pilote et que ce sera concluant, on n’aura pas de délai supplémentaire. On aura juste à mettre en application l’article de loi, qui est pour le moment en suspens.

Bécancour un territoire particulier

La MRC de Bécancour et celle des Collines-de-l’Outaouais sont les deux endroits au Québec où l’utilisation du feu clignotant vert est mise à l’essai.

La présence des autoroutes et de plusieurs routes secondaires, ainsi que les interventions sur le pont de Trois-Rivières sont quelques-unes des raisons qui ont incité le ministère de la Sécurité publique à choisir le territoire de Bécancour.

«Ici, nous sommes près de la ville, alors que là-bas, c’est un territoire qui est très rural, note-t-elle. C’était important d’avoir deux projets dans deux régions différentes pour bien tester les résultats concrets sur le terrain».

Le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, estime que des incidents récents survenus dans le parc industriel et portuaire de Bécancour ont révélé la nécessité de se doter d’un outil semblable. «Ce ne sont pas des feux de cheminée ou de chalets que nous avons ici, mais parfois tout un cocktail de chimie à combattre», rappelle-t-il.

Le préfet de la MRC de Bécancour et maire de Sainte-Françoise, Mario Lyonnais, a quant à lui témoigné de son expérience de pompier volontaire durant près de 25 ans. «Quand on est pris sur l’autoroute 20, ça ne passe pas, insiste-t-il. Ça nous est déjà arrivé et nous avions dû mettre nos chapeaux de pompier sur le toit pour demander aux gens nous laisser passer».

 

Sébastien Lacroix sur Twitter (@Sebas_Lacroix)