Les professionnels de la santé se mobilisent

NICOLET. Dans le cadre d’une mobilisation provinciale de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représentent plus de 100 000 membres, des professionnelles en soins ont souligné l’expiration de leur convention collective, en manifestant aujourd’hui notamment devant le Centre Christ-Roi de Nicolet.

Elles ont également dénoncé la Loi modifiant l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux notamment par l’abolition des agences régionales (projet de loi no 10) qui entrera en vigueur demain.

Convention collective

Les professionnelles en soins ont manifesté devant leur établissement, en soutien à leur demande de rattrapage salarial de 13,5% sur trois ans alors que le gouvernement offre 3% sur cinq ans, dont un gel salarial pour les deux premières années.

«Les offres patronales du gouvernement sont méprisantes à l’égard de nos professionnelles en soins. Elles les appauvriront et réduiront de façon importante leur pouvoir d’achat. C’est un deuil de nos conditions de travail. Ça fait des années qu’on fait des concessions, alors on considère cela comme du mépris et on trouve cela révoltant», a fait valoir Nathalie Perron, présidente du Syndicat des professionnelles de la santé Bécancour-Nicolet-Yamaska (SPSBNY), qui soutient que les membres sont derrière leur comité de négociation.

«Nous sommes exaspérées et épuisées devant le manque de reconnaissance du gouvernement et la surcharge de travail, parce que nos gens se donnent beaucoup au travail, ajoute-t-elle. Nous souhaitons des conditions de travail bonifiées afin d’offrir de meilleurs soins à la population.»

Entrée en vigueur de la réforme du réseau de la santé

La FIQ considère que la réforme du réseau de la santé, alors que la précédente n’est pas complétée et qu’aucun bilan n’a été réalisé, détériorera les soins et les conditions de travail du personnel. «En effet, elle nuira à l’existence du niveau local, au sentiment d’appartenance locale, au financement des missions des établissements, à la représentation de la communauté et éloignera les services des patients puisqu’elle abolira les établissements locaux, leur conseil d’administration et le réseau local des services», indique Nathalie Perron.

Selon la FIQ, la nouvelle loi n’améliorera pas l’accès aux soins, ne garantira pas des économies en bout de piste, mettra la table à une privatisation accrue, favorisera la sous-traitance et entraînera le chaos dans la gestion des relations de travail.

«On est très inquiètes de ces mégastructures et nous nous inquiétons des retombées de cette réforme. Nous ressentons déjà les impacts des compressions budgétaires dans notre région, admet la présidente du SPSBNY. Nous nageons dans l’incertitude quant aux changements à venir. Ça crée beaucoup d’insécurité au sein de nos professionnelles en soins.»

«La FIQ a proposé des solutions afin de garder à l’emploi et d’attirer les professionnelles en soins, soit d’offrir de meilleures conditions de travail, une meilleure organisation de travail et une plus grande valorisation professionnelle. Malheureusement, la réforme ne contient rien pour les professionnelles en soin et les patients. Nous espérons que le gouvernement du Québec démontrera plus d’ouverture et d’écoute afin que nous puissions offrir des soins sécuritaires et de qualité dans un sain environnement de travail», conclut-elle.