Un contexte défavorable pour IFFCO

ÉCONOMIE. Après avoir reporté d’un an la mise en service de son usine d’engrais azotés à Bécancour, IFFCO et la Coop fédérée ont annoncé une pause pour une durée indéterminée.

Ceci ne signifie absolument pas un abandon du projet, a tenu à préciser le responsable des communications régionales d’IFFCO Canada, Yvan Martin. Il s’agit plutôt d’un repli stratégique pour permettre la recherche de nouveaux investisseurs intéressés à se joindre au consortium, un travail qui est déjà commencé depuis quelque temps.

La décision de suspendre la préparation des plans et devis et de revoir la stratégie de financement globale a été prise dans un contexte bien particulier.

C’est que le projet évalué au départ à 1,6 milliard $ est passé à 2 milliards $ au cours des derniers mois, ce qui équivaut à la construction de cinq amphithéâtres de Québec et en fait l’un des plus grands projets industriels des 25 dernières années au Québec.

Plusieurs éléments jouent également en contre le projet actuellement, dont l’approvisionnement en gaz naturel pour l’usine qui deviendrait le plus important consommateur au Québec avec 2,5 millions de mètres cubes par jour.

Selon les informations que nous avons pu obtenir, le projet aurait besoin d’un engagement à très long terme (25 ans) pour assurer son approvisionnement en gaz naturel pour que les institutions financières soient prêtes à le soutenir.

Il y a également la baisse du prix des produits pétroliers qui jouent actuellement en défaveur du projet. Un peu comme l’essence à la pompe, le prix de l’urée quelque peu diminué sur le marché, ce qui ferait diminuer les revenus de l’entreprise une fois en service.

Le «repli stratégique» est une façon de faire qui est courante pour des projets de cette ampleur. Il permettra aux deux coopératives agricoles de s’extraire des contraintes de temps et de la pression des marchés.

Contrairement à ce qui avait été avancé lors des audiences publiques, le temps n’est plus le pire ennemie pour que le projet se réalise. Étant donné le contexte actuel, les promoteurs ont le loisir de s’accorder une pause étant donné que leurs concurrents vivent la même dynamique.

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