Le projet d’école alternative refusé pour 2015

MANSEAU. C’est le 17 novembre, lors du conseil des commissaires de la Commission scolaire de la Riveraine, que le comité pour une école alternative à Manseau a connu le verdict pour son projet: refusé pour l’année scolaire 2015-2016.

Pour justifier cette décision, la commission scolaire évoque le faible nombre d’inscriptions. «On avait 5 inscriptions pour la maternelle et 15 pour l’ensemble du primaire, allant de la 1re à la 6e année, ce qui était insuffisant. C’était surtout problématique quant à l’étalement de la clientèle, c’est-à-dire le nombre d’élèves par niveau», indique Johane Croteau, responsable des communications à la Commission scolaire de la Riveraine.

De leur côté, les deux mères à l’origine du projet se disent déçues de ce refus. «Malgré tous nos arguments, les commissaires ont pris la décision de ne pas ouvrir l’école alternative en septembre 2015. On comprend les circonstances, mais nous sommes quand même déçues parce qu’à un certain moment, on avait quand même réussi à atteindre 38 inscriptions», déclarent Julie Pressé et Katy Paquet.

Elles déplorent que les commissaires aient jugé que ce soit difficile de faire des classes avec peu d’enfants du même niveau. «Dans les écoles alternatives, c’est toujours des classes multiniveaux; c’est à la base même de la démarche. On a demandé à la commission scolaire de partir avec un groupe de 1re, 2e et 3e années, mais les commissaires ont refusé l’idée. Ça nous semblait pourtant logique; on se disait qu’on évaluerait avec le groupe.»

«Avec tout le mouvement actuel et l’avenir incertain de La Riveraine, je pense que les commissaires et la direction étaient sur le qui-vive. Le contexte n’était pas favorable pour nous», ajoute Julie Pressé.

Statu quo

La Commission scolaire de la Riveraine a proposé de garder le statut quo pour l’école alternative pour un an de plus et vérifier si le comité pourrait continuer de faire grandir le projet et le rendre encore plus viable.

«Les commissaires ont choisi de ne pas ouvrir l’école alternative pour 2015, mais on demeure ouvert pour 2016-2017, s’il y a lieu, mentionne Mme Croteau. D’ici là, les commissaires recommandent au comité de travailler à recruter une clientèle potentielle et peaufiner le projet. Le conseil des commissaires a reconnu que le comité avait fait un beau travail dans tout ce dossier.»

Elle assure également que la commission scolaire gardera l’école jusque-là, sans élève, afin de la laisser disponible pour la réalisation du projet, au besoin, en 2016.

Réflexion

Malgré l’ouverture de la commission scolaire, Mme Pressé admet qu’elle et sa collègue sont présentement en réflexion sur la suite des choses. «Nous vivons présentement un grand sentiment d’échec, une grande remise en question. Nous prendrons des décisions avec la communauté au courant des prochaines semaines», soutiennent-elles, tout de même conscientes qu’elles ont fait des pas de géants, comparativement à l’an dernier.

«Nous sommes fières du chemin parcouru, poursuivent Julie Pressé et Katy Paquet, mais nous sommes en réflexion. Nous avons travaillées très fort sur ce projet depuis 2 ans, négligeant parfois nos familles et nos enfants, dans le but de donner une école à toute une communauté.»

D’ailleurs, la commission scolaire avait un bémol sur cet aspect. «Ils n’avaient pas l’impression que ce projet était vraiment porté par la communauté. L’école alternative est une école portée par la communauté qui gravite autour de celle-ci, et ils n’avaient pas le sentiment que c’était le cas en ce moment», avance Mme Pressé.

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