Les CLD de la Rive-Sud inquiets pour la suite

ÉCONOMIE. L’avenir des centres locaux de développement (CLD) est en train de se décider à Québec alors que le ministre des Affaires municipales Pierre Moreau parle, non seulement de couper de moitié le budget des organisations locales, mais aussi d’une possible abolition. Une éventualité qui ne fait pas de sens sur la Rive-Sud, aux yeux des dirigeants des CLD de Bécancour et de Nicolet-Yamaska.

«Tout est à l’état de rumeur présentement, alors c’est difficile de réagir. Mais est-ce que la rumeur est plus forte que la réalité? Pour le moment, on est vraiment dans le néant», affirme Guy St-Pierre, président du CLD de la MRC de Bécancour.

De son côté, la directrice générale du CLD de Nicolet-Yamaska, Marie-Line St-Arnaud, s’est dite surprise «comme tout le monde». Bien qu’il s’agisse d’une décision gouvernementale, elle perçoit cela comme un couperet.

«La rumeur se fait de plus en plus forte et selon moi, plus ça va, moins c’en est une. À mon avis, si on veut absorber le choc, il ne faut pas ignorer ce qui se passe», indique la directrice.

Mécontentement et inquiétude

Il faut dire que les discussions vont bon train du côté de l’Assemblée nationale et que différentes avenues sont envisagées, dont la possibilité de sabrer les dépenses des CLD de 10% à 50%, ou encore de tout simplement abandonner la structure.

«On ne sait pas du tout comment on s’enligne, mais si ce qui se dit se concrétise, c’est clair qu’il y aura des cris et des grincements de dents, croit M. St-Pierre. Et malheureusement, même si ce ne sont que des rumeurs, dans des cas comme ça, il n’y a pas de fumée sans feu.»

Au CLD de Nicolet-Yamaska, Mme St-Arnaud admet que certains employés sont inquiets de la suite des choses. «On est sur le qui-vive et on se prépare à recevoir une mauvaise nouvelle. On souhaite simplement qu’au final, ce soit de moins grande envergure que ce qu’on entend depuis les derniers jours», fait-elle valoir.

Abolir pour économiser…mais à quel prix?

Rappelons que les Libéraux procèdent actuellement à un large exercice de restructuration qui a pour but de faire économiser les coffres de l’État. La somme économisée par la possible abolition des CLD est projetée à 40M$.

«Ils veulent couper dans l’administration et j’avoue que je n’ai pas de problème avec ça en tant que tel; en termes de structure, ce n’est pas grave. Mais le problème, c’est que ça ne sera pas suffisant. Et le danger, c’est qu’il y ait moins d’argent pour l’aide aux entreprises, ce qui constitue notre principal mandat», déplore Guy St-Pierre. Selon lui, le gouvernement doit absolument laisser la capacité aux CLD de se gérer eux-mêmes, en fonction de leur réalité.

«Si les ouï-dire prennent effet, ça pourrait faire très mal à nos entrepreneurs. D’autant plus que notre CLD est partenaire du Carrefour entrepreneurial que la Ville de Bécancour est en train de mettre sur pied», ajoute-t-il.

Même son de cloche pour sa collègue: «C’est certain que ça va se refléter dans le service aux entreprises, qui sera certes bouleversé par ces changements. Un développement économique dans accompagnement, ça n’a pas le même impact», soulève Marie-Line St-Arnaud, rappelant que les MRC, qui financent les CLD, devront probablement procéder à un exercice de rationalisation.

Elle assure toutefois que son organisation fera tout en son possible pour limiter les dommages, surtout pour éviter des pertes d’emplois.

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