L’intimidation n’est pas un rite de passage

DOSSIER. Santé Canada a récemment dévoilé que les enfants et les jeunes qui font l’expérience de l’intimidation sont plus à risque de développer des problèmes de santé mentale durables tout au long de leur vie, ce qui peut mener à des maladies chroniques ou même au suicide.

L’organisation rappelle donc que parents, tuteurs, enseignants et camarades de classe ont tous un rôle à jouer pour mettre fin au fléau. D’abord, il faut savoir que l’intimidation est une relation de pouvoir difficile à changer sans l’intervention d’un adulte. Dans la plupart des cas, une intervention de quelques minutes suffit pour faire cesser l’intimidation, particulièrement si l’adulte est attentif aux interactions sociales des jeunes et qu’il agit rapidement et chaque fois qu’il y a un incident.

Du côté de la Commission scolaire de La Riveraine, cette problématique est prise très au sérieux. «On ne peut pas banaliser l’intimidation, lance d’entrée de jeu Johanne Doucet, agente pivot pour le Plan d’action Violence/intimidation. D’ailleurs, les adultes ont l’obligation de dénoncer les situations d’intimidation.»

De plus, des statistiques démontrent que les adultes sont témoins de moins de 10% des situations d’intimidation, alors que les pairs sont témoins de 88% des situations.

«Il faut savoir que souvent, les situations d’intimidation se dérouleront en l’absence d’un adulte. C’est pourquoi on doit développer le réflexe de briser le silence, car toute forme de violence est inacceptable. Et il ne faut jamais oublier: le silence des témoins est coupable», note la psychoéducatrice.

Les spécialistes s’entendent pour dire qu’il est essentiel de consigner l’acte d’intimidation dans le but, notamment, d’assurer le suivi approprié auprès des personnes impliquées, et ce, dans le respect de la protection des renseignements personnels.

Travail d’équipe

Il est primordial pour les parents et les écoles de travailler en équipe, afin de procéder à l’analyse complète de la situation. «Cela permet de fouiller plus loin, de creuser la situation. Tous (direction, psychoéducateurs, éducateurs spécialisés, enseignants responsables, parents, etc.) doivent être à l’affût de ce qui se passe», indique Mme Doucet.

Elle mentionne par ailleurs qu’une intervention se complète toujours dans le bien-être de toutes les personnes impliquées dans la situation, que ce soit l’auteur, la victime ou les témoins.

Cyberintimidation

La cyberintimidation est une réalité nouvelle. «La différence avec l’intimidation «régulière», est que quand l’intimidation se manifeste sur Internet, ça part à grande échelle, croit la psychoéducatrice. L’auteur de cette violence verbale est aussi plus anonyme et il n’y a pas de témoin réel de l’histoire.»

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On parle d’intimidation lorsqu’il y a:

• Intention ou non de faire du tort

• Une inégalité de pouvoir

• Des sentiments de détresse de la part de la victime

• Répétition des gestes ou paroles sur une certaine période

Si vous apprenez que votre enfant est victime d’intimidation:

• Restez calme, votre enfant a besoin de réconfort et de se sentir sécurisé.

• Prenez le temps de l’écouter.

• Demandez-lui de vous décrire la situation en détail (prenez des notes au besoin).

• Ne le blâmez pas.

• Rassurez-le en lui indiquant que vous l’accompagnerez dans cette situation.

• Que votre enfant soit victime ou témoin d’une situation d’intimidation, dénoncez à l’école ce qu’il vous a appris.