Gyrophares verts: le dossier est relancé

Depuis plusieurs années, bon nombre de pompiers réclament le droit d’installer un gyrophare vert amovible sur leurs véhicules personnels lorsqu’ils répondent à un appel, dans le but d’être identifiables par les autres conducteurs.

En 2001, un projet-pilote a été mis sur pied à Bécancour. Quelques années plus tard, la Fédération québécoise des intervenants en sécurité incendie (FQISI) a déposé un Mémoire d’une trentaine de pages à l’Assemblée nationale, recommandant l’utilisation du gyrophare vert.

Ainsi, en 2008, l’article 226.2 a été proposé, afin de permettre l’utilisation du voyant lumineux uniquement lorsque le pompier agit dans le cadre d’un événement visé par la loi. Il est cependant stipulé que le conducteur doit agir de manière à ne pas compromettre la sécurité des usagers de la route.

Or, ce règlement a été accepté, mais il n’est pas encore en vigueur, car sa mise en application n’a pas été réclamée par le ministère de la Sécurité publique. Le dossier est donc sur la glace depuis.

L’automne dernier, le regroupement Le gyrophare vert pour les pompiers volontaires du Québec a tenté de rouvrir le projet, en créant notamment une page Facebook.

De plus, dans les derniers mois, une pétition réclamant l’utilisation du gyrophare vert amovible par les pompiers volontaires a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale, récoltant 2775 signatures.

L’ACSIQ en désaccord

De son côté, l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec (ACSIQ) est convaincue que le déplacement entre le domicile privé et la caserne doit se faire dans le respect des limites de vitesse et de la signalisation routière.

«Il n’y a aucune économie de temps qui justifie un déplacement précipité pouvant mettre en péril les autres usagers de la route. Nous croyons que l’amélioration des temps de détection, du temps de transmission de l’alerte, du temps de répartition et de mobilisation doivent passer par des études et peuvent grandement améliorer les temps de mobilisation», affirme Daniel Brazeau, président de l’ACSIQ.

«Par contre, lors de la mobilisation des pompiers, le fait d’essayer d’améliorer les temps de déplacement dans un véhicule privé augmente les risques d’accidents, ajoute-t-il. Les véhicules privés ne peuvent être et ne seront jamais considérés par les autorités comme des véhicules d’urgence. De ce fait, ils n’ont pas l’autorisation légale d’utiliser un quelconque type de gyrophare de couleur reconnu pour l’urgence.»

Notons que l’Association des chefs en sécurité incendie du Québec croit aussi que les gyrophares verts pourraient semer une possible confusion avec un poste de commandement et de coordination. Effectivement, à ce jour, seuls les véhicules ayant comme objectif d’être des postes de commandement sont autorisés à avoir le gyrophare vert à titre d’équipement.