Transmettre sa passion des volcans aux enfants

NICOLET.  Julie Roberge est volcanologue, et un aspect qu’elle adore de son métier, c’est la vulgarisation! C’est pourquoi la Nicolétaine d’origine était enchantée lorsque la maison d’édition La Pastèque l’a contactée pour écrire une œuvre jeunesse rendant accessible le monde fascinant des volcans aux jeunes de 12 à 15 ans.

« Ç’a été une première belle expérience et j’espère qu’il y en aura d’autres qui vont suivre! »

L’idée derrière le projet de l’éditeur était de jumeler un scientifique avec un artiste. « J’écrivais les textes, et quand ils étaient terminés, Aless MC en prenait possession. Sans qu’on en discute, sans connaitre la géologie et les volcans, elle avait carte blanche pour créer les illustrations en s’appuyant uniquement sur mes textes », explique Julie Roberge. C’est ainsi qu’est né Monstres sacrés: voyage au cœur des volcans.

« Et c’est génial, ce qu’elle a fait!, lance la scientifique, visiblement impressionnée. Je suis en amour avec ses dessins. » Bien sûr, elle explique que les dessins sont artistiques et inspirés du contenu scientifique, sans toutefois être exacts scientifiquement parlant.

« Le meilleur exemple, qui se trouve d’ailleurs à être mon dessin favori, est celui du mont Erebus en Antarctique. Le mont Erebus est reconnu pour ses éruptions explosives qui contiennent de gros cristaux. La cendre qui sort des volcans, c’est de la roche pulvérisée, mais dans certaines éruptions de ce volcan, on retrouve des agglomérations, de gros cristaux bien formés. Donc au lieu de faire sortir de la lave, l’artiste fait sortir de gros cristaux. Clairement, ce n’est pas comme ça que ça se passe, mais j’avoue que c’est vraiment beau et les gens qui vont lire ça vont se souvenir qu’au mont Erebus, on y retrouve des cristaux! », raconte Mme Roberge.

Dans le livre de Julie Roberge, le voyage au cœur des volcans s’effectue autour du monde! En guise d’introduction, on y retrouve une carte du monde avec ses principaux volcans ainsi que quelques mythes et légendes reliés aux phénomènes volcaniques.

On y visite chacun des continents par ses principaux volcans, comme le Vésuve, l’Erebus, le Laki, le mont Fuji ou encore le Kilimandjaro. On en visite même quelques-uns… ailleurs dans notre système solaire! On en apprend un peu plus sur leur histoire et leur type, et chacun d’eux est accompagné d’une anecdote. On y apprend par exemple que l’année de l’éruption du mont Lakagipar en Islande, il n’y a pas eu d’été, donc pas de récolte. « Ça s’est passé lors de la Révolution française et c’est à cause du Lakagigar que Marie-Antoinette a perdu la tête! », révèle Julie Roberge.

Métier: volcanologue

Julie Roberge pratique son métier au Mexique depuis 15 ans. Lorsqu’elle a terminé son doctorat, elle a postulé pour un postdoctorat avec le Popocatepetl comme sujet. « Pour un volcanologue, c’est génial où je suis parce que le volcan est à environ 60 kilomètres de la ville, donc c’est facile d’aller le voir! C’est un des plus gros et il est en éruption!, se réjouit Mme Roberge. En ce moment, il n’est pas très dangereux, alors je peux me permettre de me réjouir! Toutes les données qu’on a indiquent qu’il est pas mal tranquille malgré le fait qu’il est en éruption », précise-t-elle.

Cette carrière tout aussi fascinante que son sujet d’étude puise fort probablement sa source dans cet amour pour la science qu’a son père depuis toujours. Julie Roberge raconte d’ailleurs un souvenir qui remonte à l’éruption du mont Saint Helens en 1980. « J’étais encore toute petite dans ce temps-là, j’avais 9 ans. Il [son père] nous a fait laver l’auto, parce qu’il avait entendu à la télévision que les cendres allaient faire le tour de la planète et qu’elles allaient se déposer au Québec. Et c’est vrai! Le lendemain matin, quand on s’est levé, il y avait une très fine couche de cendre blanche sur la voiture, et ça m’a fascinée! », raconte la volcanologue.

« Comme mes parents aimaient la science, on n’a jamais manqué d’encyclopédies et de revues de toutes sortes à la maison! C’était une règle chez nous: si on demandait des jouets, peut-être qu’ils nous disaient non, mais si on demandait des livres, jamais ils ne nous les refusaient! Alors la maison était pleine et je me nourrissais de ça! », conclut-elle.