Les Demoiselles de Lise Champagne au Musée des religions

CRITIQUE. Depuis le 17 avril et jusqu’au 7 septembre 2015, Lise Champagne, une artiste peintre collagiste professionnelle nicolétaine, expose vingt toiles au Musée des religions du monde à Nicolet. Un lecteur, Robert Myrand, nous a fait parvenir une critique de cette exposition. La voici:

L’exposition «Symphonie en liberté» de Lise Champagne, présentée au Musée des religions du monde de Nicolet du 17 avril au 7 septembre 2015, pourrait avoir comme titre «Les Demoiselles de Madame Champagne». Les vingt tableaux de la peintre collagiste nicolétaine représentent des personnages féminins à la féminitude résolument affirmée.

Féminité, poésie et lyrisme jaillissent de la technique intuitive de Madame Champagne qui utilise un amalgame de mortier, d’huile, de pastel, de partitions musicales et parfois de la feuille d’or afin de créer des toiles d’une très grande élégance et d’une douce légèreté.

Les dimensions des toiles, dont les plus grandes font 30 po sur 24 po (76×60 cm), favorisent un visionnement à une distance dite personnelle (de 45 à 135 cm). C’est de cette distance qu’il est possible de s’isoler avec une image et d’établir un contact avec l’oeuvre.

Il devient ensuite tentant de s’approcher du tableau, à une distance dite intime (de 15 à 45 cm), d’où il est possible d’admirer toute la qualité technique de la toile, les textures, les partitions musicales, les traces laissées par un pinceau dansant et les douces couleurs créées par l’artiste.

Nous sommes en présence d’une exposition solide, homogène et authentique. Il suffit d’avoir déjà rencontré Madame Champagne pour constater sa désarmante authenticité. Ses toiles sont le reflet de sa démarche minutieuse, de ses émotions profondes et de son impressionnante créativité.

En me rapprochant d’une oeuvre, j’ai entendu une musique qui n’était pas une symphonie mais bien une sonata da camera (sonate de chambre), peut-être une oeuvre d’Arcangelo Corelli, une musique douce et intime qui accompagnait mon voyage visuel dans les textures de la toile. Il est vrai que je préfère les sonates aux symphonies. Individuellement, chacune des toiles peut être une sonate et l’ensemble de l’exposition peut certainement être une symphonie mais je préfère visiter les oeuvres une à la fois.

À mon avis, le chef d’oeuvre de cette exposition est le tableau intitulé Lâcher prise…Liberté! La lumière dans laquelle baigne la Demoiselle est époustouflante. Les formes du visage, la couleur des lèvres et la couleur des yeux sont d’une douceur apaisante. Tous les moindres détails sont à admirer de très près pour en savourer toute la beauté. C’est d’ailleurs l’image qui est utilisée pour la promotion de l’exposition.

Une exposition soignée, d’une grande qualité technique, qui nous touche et nous éblouit par la féminité, la douceur, la poésie et le lyrisme.

Robert Myrand