Louis-Étienne Leblanc intente des procédures judiciaires

JUSTICE. Louis-Étienne Leblanc entame des procédures judiciaires afin d’obtenir dédommagement à la suite des événements dont il a été victime le printemps dernier.

Il a intenté une poursuite au civil contre son agresseur Philippe Mailhot, qui lui a fracturé la mâchoire lors d’une mêlée générale qui s’est produite durant la période d’échauffement du quatrième match de la série demi-finale de la LHSAM entre le BigFoot et le Blizzard.

En retard 0-3 dans la série, le Blizzard avait amorcé une mêlée générale et le défenseur étoile du BigFoot était le joueur visé selon des témoignages recueillis dans les jours suivants. Une fois les esprits calmés, Louis-Étienne Leblanc a reçu un coup de poing qu’il n’a jamais vu venir, avant d’être conduit à l’hôpital sur une civière où il a subi une intervention chirurgicale.

L’organisation du Blizzard de Saint-Gabriel-de-Brandon, ainsi que Pier-Luc Payette, qui agissait à titre de directeur général et d’entraîneur-chef au moment des événements, sont aussi visés par la requête qui a été déposée il y a quelques semaines.

Pour le moment, le montant réclamé a été fixé à 250 000 $, mais il pourrait être révisé au cours des procédures. «Ce pourrait être à la hausse ou à la baisse, mais on croit que c’est un chiffre qui est assez conforme compte tenu de la gravité des blessures qu’il a subies», explique son avocat, Me François Vigeant.

«Les dommages permanents ne sont pas encore connus, continue Me François Vigeant. C’est quand son état aura terminé de s’améliorer qu’on pourra évaluer les séquelles avec lesquelles il aura à vivre toute sa vie».

«On doit aussi déterminer les pertes financières qu’il a subies. On ne peut pas encore les déterminer, parce qu’on ne connaît pas la période durant laquelle il sera privé d’un revenu. Ce pourrait prendre encore quelques mois», fait valoir Me Vigeant. Il y a aussi l’aspect non pécuniaire qu’on doit tenir en compte, soit tous les tracas, l’inconfort lié à son état et la perte de jouissance de la vie qu’il a subis.»

Pour le moment, le processus judiciaire suit son cours. S’il n’y a pas d’entente hors cours, l’avocat de Louis-Étienne Leblanc croit qu’il est raisonnable de penser que ce pourrait prendre deux ans avant de se rendre à l’étape du procès.

Une cause au criminel

Entre-temps, il suivra avec intérêt celui qui se poursuivra en septembre prochain au palais de justice de Joliette, mais cette fois au criminel.

C’est qu’après avoir porté plainte à la Sûreté du Québec, des accusations ont été déposées par le Directeur des poursuites criminelles et pénales.

L’agresseur de Louis-Étienne Leblanc, Philippe Mailhot, fait face à une accusation de voie de fait grave. Kevin Talbot, qui avait été l’instigateur de la mêlée générale après avoir asséné un double-échec, est accusé de voie de fait armé.

Les deux joueurs du Blizzard impliqués dans les événements qui se sont produits à l’aréna de Saint-Gabriel-de-Brandon ont déjà plaidé non-coupable lors de leur comparution au palais de justice de Joliette.

L’avocat de Louis-Étienne Leblanc croit que le verdict qui sera rendu n’influencera pas nécessairement le procès qui pourrait se dérouler au civil, mais que la preuve qui sera présentée pourra servir.

Par ailleurs, il entend se servir de nombreuses jurisprudences qui existent déjà en matière d’incidents qui se sont produits au hockey. Il n’est d’ailleurs pas exclu que cette cause crée un précédent dans le domaine judiciaire.

«Il n’y a jamais une cause pareille, note Me François Vigeant. Il y en a eu plusieurs concernant des batailles, mais ça dépend si les deux joueurs étaient consentants, si c’était prévu ou prévisible. Il y a une panoplie de possibilités».

«C’est la question de savoir si ça fait partie des risques inhérents à la pratique du hockey, et ce, même si c’est un sport violent et compétitif. Ce type d’incident, on pense que ça n’en fait pas partie», poursuit l’avocat.

 

Sébastien Lacroix sur Twitter: ­@Sebas_Lacroix