Une lutte de tous les instants

CANNABIS. Le lancement provincial du programme Cisaille 2.0 avait lieu ce matin, à Pierreville, alors que la Sûreté du Québec menait un blitz d’une trentaine d’opérations policières en Mauricie et au Centre-du-Québec.

Il s’agit de plusieurs modifications apportées aux façons de faire des policiers à ce programme mis en place en 1999 et qui a eu des répercussions importantes sur la culture de cannabis dans les champs et les boisés.

En plus de continuer leurs efforts sur la culture extérieure, les policiers mettront de plus en plus d’emphase sur les serres intérieures. Ils estiment que le phénomène s’est déplacé entre quatre murs et à l’abri des regards.

«Les trafiquants obtiennent un meilleur prix parce que la qualité est meilleure avec la culture intérieure. Comme ils mettent des efforts et qu’ils perdent de l’argent quand ils se font saisir, les trafiquants sont moins enclins à cultiver à l’extérieur, croit le coordonnateur provincial du programme, le lieutenant Jacques Gagnon. La pression policière s’est accentuée et les citoyens n’acceptent plus cette culture sur leurs terres.»

Plutôt que de concentrer les efforts d’avril à novembre, soit la période de la culture du cannabis à l’extérieur, les policiers mèneront dorénavant des actions concertées durant toute l’année.

Dans chaque district, un coordonnateur régional sera affecté à la lutte contre le cannabis. Il y aura également un «responsable Cisaille» dans chaque poste de la Sûreté du Québec.

«Ça va nous permettre une meilleure coordination de nos efforts. Avant ça les postes fonctionnaient de façon indépendante durant l’année. En ayant une personne qui sera responsable de recueillir les informations, on ne risque plus d’en perdre ou qu’elles soient diluées», explique le lieutenant Gagnon.

Le programme Cisaille 2.0 prévoit également accentuer la collaboration avec des instances telles qu’Hydro-Québec et Revenu Québec pour punir davantage les trafiquants lorsqu’ils se feront prendre.

Avec les informations obtenues durant les enquêtes et celles fournies par les instances, les policiers pourront revenir en arrière et réclamer des sommes que les criminels auraient dû payer.

Par exemple, les policiers pourront chiffrer les sommes qui auraient dû être payées pour l’électricité contournée illégalement pour opérer une serre intérieure. Ils pourront également évaluer les impôts qui auraient dû être prélevés à la suite du fruit de la vente des stupéfiants.

Pas d’objectifs précis

Avec la mise en place du programme Cisaille 2.0, le coordonnateur provincial ne se fixe pas d’objectifs précis en terme de saisies. «Moins on en récoltera, le mieux ce sera, souligne-t-il. Ça ne voudra pas dire qu’on travaille moins fort, mais que nos efforts portent ses fruits».