Une chaise qui hantera les esprits

CINÉMA. La sang a coulé à flot au cours des derniers jours, à Gentilly, où une équipe de passionnés est débarquée pour tourner le film d’horreur «Cauchemar capitonné».

Pas moins de huit gallons de faux sang auront servi pour les effets spéciaux de ce court-métrage produit par «Désaxé Film» et mettant en vedette Sébastien Huberdeau… un comédien qui figure parmi les plus beaux au Québec!

Celui qui a joué dans plusieurs films, dont Polytechnique, interprétera Jean-François. C’est lui qui libérera Alysson, le personnage principal interprété par Maude St-Pierre qui a décroché le rôle parmi une cinquantaine de candidates.

Celle-ci revient dans la région après avoir ramené une chaise sans se douter de ses pouvoirs maléfiques, alors que tous ceux qui la possèdent se mettent à avoir des idées noires et des hallucinations.

«C’est basé sur une histoire vraie. C’est un de mes amis qui a eu une chaise avec un passé un peu macabre», raconte Jean-Claude Leblanc, un Gentillois qui en est à son premier film professionnel.

«C’est pourtant un gars qui est tough et il me disait qu’il ne voulait plus parce que chaque fois qu’il la regardait ça le faisait penser à si et à ça. Il en parlait comme s’il en avait peur, continue-t-il. Alors je me suis dit pourquoi ne pas prendre sa petite histoire et la pousser au maximum avec le cinéma et la fiction, et pratiquer les effets en vue d’un long-métrage».

Les mouvements de caméra sont aussi une partie importante de son premier film professionnel. «Même si c’est de l’horreur, nous voulons le faire vraiment beau avec des mouvements doux, assure le réalisateur. Quand les personnes s’assoient sur la chaise et qu’elle est hantée, elle bouge plus rapidement, avec des points de vue différents. Ça nous donne beaucoup de jeu pour la création artistique.»

«Le caméraman a un challenge et c’est pour ça qu’il était content de travailler sur le film, raconte celui qui s’est entouré de plusieurs artisans du cinéma. Quand je vois tous les professionnels qui sont aussi impliqués, ça me donne beaucoup de confiance dans le projet».

Il faut dire que pour le court-métrage d’une durée de quinze minutes, ce sont quatre jours de 16 heures de tournage qui étaient au programme, du 16 au 19 juillet. Un projet auquel une trentaine de personnes ont pris part!

Un gros budget à peu de frais

Pour son premier film, Jean-Claude Leblanc a décidé de tourner à Gentilly pour des raisons économiques. Il a fait aller ses contacts pour dénicher des plateaux de tournage dans quelques maisons de campagne qui lui ont été prêtées par son entourage.

Il a aussi pu louer à 90% de rabais de l’équipement de tournage et des caméras de haute qualité provenant de Cinéfilms. «Je connais bien le propriétaire, tellement que je l’appelle Mon’oncle !, raconte Jean-Claude Leblanc, qui a déjà travaillé à ce studio. Son père avait été le premier directeur photo de l’ONF. Depuis qu’il a pris la relève, il aide beaucoup de projets à démarrer et c’est une façon de faire connaître la qualité de ses équipements.»

Le réalisateur a aussi pu bénéficier de beaucoup de bénévolat au sein de l’équipe. Même Sébastien Huberdeau a accepté de travailler sur un film qui ne soit pas régi par les conditions de l’Union des artistes et qui ne sont pas abordables pour une production indépendante.

La suite

Une fois le tournage terminé, le film entrera en post-production et l’objectif est de le présenter lors de différents festivals où il espère décrocher un prix afin de se faire connaître de l’industrie cinématographique.

«On vise haut», admet le producteur qui espère notamment présenter son court-métrage au festival de films de genre FanTasia, à Montréal, en 2016. «Ça nous laisse du temps pour le montage et je suis bien content, parce que nous avons beaucoup d’effets spéciaux, de la musique à placer à certains endroits et c’est énormément de matériel informatique à travailler».

Jean-Claude Leblanc espère d’ailleurs que ce premier court-métrage lui permette de réaliser un premier long-métrage qu’il est en train d’écrire et qui doit comprendre beaucoup de maquillages et de travail avec des lentilles pour faire des effets avec les yeux.

Son scénario d’horreur se déroulerait une fois de plus à Gentilly, avec la centrale nucléaire en arrière-fonds, duquel sortiraient des personnes infectées par une bactérie mangeuse de chair! À suivre…

 

 

Sébastien Lacroix sur Twitter: @Sebas_Lacroix