Le Musée des religions du monde visite la France

PATRIMOINE. Une délégation de 14 intervenants, dont 5 employés du Musée des religions du monde, ont atterri en France le 23 juin dernier pour une semaine de visites et d’échange avec l’équipe du Musée du protestantisme de Ferrières.

Ce voyage était en quelque sorte un retour d’ascenseur entre les deux institutions muséales. En effet, un contingent français était venue en visite dans la région, à l’automne 2013.

«L’idée, pour chacun de nous, c’est de voir comment l’autre travaille, quelles sont leurs méthodes, etc. Nous échangeons certains trucs ensemble et c’est très enrichissant. Le fait d’aller sur les lieux et de visiter la région, les attraits touristiques et rencontrer les gens sur place, c’est un gros plus», résume Jean-François Royal, directeur du Musée des religions du monde de Nicolet.

Comment une institution culturelle peut-elle servir au développement économique et identitaire d’une région? Voilà la question à laquelle les deux musées ont tenté de répondre ensemble. «La réponse, c’est que oui un musée, par exemple, peut servir au développement. Mais le problème, c’est que les décideurs ont de la difficulté à nous voir comme un moteur économique, déplore M. Royal. Et s’ils le font, ils oublient souvent que nous avons nos propres contraintes économiques: subvention, manque de financement, etc.»

Le Musée du protestantisme, construit en 2014, est situé à Ferrières, une ville de quelque 158 habitants. «C’est fascinant, parce qu’ils réussissent maintenant à attirer 5 000 visiteurs par année! Ç’a permis de développer le petit village. Certains ont ouvert des commerces, par exemple», raconte Jean-François Royal.

Il assure que ce voyage fut une belle aventure, intéressante, et que tout s’est bien déroulé. Le directeur admet toutefois une réalité un peu «décourageante», selon ses dires. «Au final, on réalise que malgré la distance qui nous sépare, on vit les mêmes problèmes! lance-t-il. On a souvent le préjugé que les Français aiment leur histoire et les musées. Ce n’est pas totalement faux, mais ils ont aussi beaucoup de difficulté, tout comme nous, à attirer la clientèle.» M. Royal ajoute par ailleurs que le réseautage, ici comme ailleurs, est la clé.

«Tu ne tueras point»: une exposition commune

Le Musée des religions du monde et le Musée du protestantisme ont créé conjointement une exposition, intitulée «Tu ne tueras point». Cette exposition traitera de la Première Guerre mondiale, puisque 2014 souligne le 100e anniversaire de cet événement. «Il sera surtout question du déclenchement de la Guerre, mais on veut aussi en faire une exposition commémorative. Comme nous avons voulu faire différent, on parlera de ceux qui ont refusé de prendre les armes; ceux qui ont choisi de se battre pour la paix», précise le directeur du Musée des religions du monde.

D’ailleurs, une partie de l’équipe du musée nicolétain a procédé au montage de l’exposition, en France, en vue du vernissage qui s’est tenu lors du passage de la délégation québécoise.

Le fruit de cette collaboration entre les deux musées est donc actuellement présenté à Ferrières, et le sera à Nicolet dès janvier 2015.