Pleins feux sur les éducateurs à la petite enfance

MÉTIER. C’est bien connu: la routine est extrêmement sécurisante pour les enfants. Mais s’ils ont besoin d’une routine stricte et établie, c’est donc dire que les éducateurs de la petite enfance doivent aussi l’apprécier. Je me suis rendue au Centre de la petite enfance (CPE) Chez-moi Chez-toi, à Bécancour, pour découvrir à quoi ressemble une journée «type» dans la vie d’une éducatrice.

Hélène Caron y travaille depuis l’ouverture du CPE, en 2003. Elle a passé les trois premières années avec le groupe des 18 mois, mais est en charge d’un groupe de 4 ans depuis une dizaine d’années.

Dans le groupe des «Croc-en-bulle», on retrouve une dizaine d’enfants de 4 ans. Bien que les journées soient différentes les unes des autres, elles se déroulent toujours en fonction d’un horaire «type».

Le matin, les enfants arrivent à des heures différentes. Chacun joue de manière autonome avec les nombreux jouets disponibles dans leur local. Puis, après le rangement, la journée débute «officiellement» avec la causerie, où l’éducatrice discute avec les enfants tout en intégrant des notions liées à la météo, les jours de la semaine, les couleurs, les chiffres, etc. Des comptines s’intègrent aussi à cette discussion, tout comme la politesse. Puis, chaque enfant pige une responsabilité qu’il devra assumer au cours de la journée.

Après la causerie vient l’heure de la collation, précédée d’une routine d’hygiène. L’apprentissage du partage est bien présent lors de cette période.

Des activités se déroulent ensuite, soit à l’extérieur ou à l’intérieur, jusqu’à l’heure du dîner. En plus de faire bouger les enfants, c’est une occasion pour les éducatrices de leur apprendre plusieurs choses, comme par exemple la gauche et la droite. D’ailleurs, pendant les activités extérieures, les éducatrices font un réel travail de surveillance; elles ne jasent pas entre elles, comme certains pourraient le croire.

Au retour, le groupe se prépare pour le dîner. Au CPE Chez-moi Chez-toi, une cuisinière est sur place et prépare tous les repas, incluant les collations. On y prône la saine alimentation.

Après la période du repas s’enchaînent les jeux libres, la sieste ou un jeu calme, la collation, puis une autre activité intérieure ou extérieure, jusqu’à l’arrivée des parents.

«Une journée, ça passe très rapidement!» lance Hélène Caron.

Patience et ouverture

Pour travailler avec des enfants, jour après jour, Mme Caron reconnaît que les éducatrices doivent avoir de la patience. «On est patient, mais on n’est pas des saints. À un moment donné, c’est assez! Les enfants de nos groupes apprennent aussi à nous connaître et savent quelles sont nos limites.»

Elle admet aussi que le seuil de tolérance des éducatrices par rapport à la bruyance est assez élevé. «Quand un enfant fait des choses ou parle fort pour attirer notre attention, on apprend à en faire abstraction», soutient l’éducatrice.

Hélène Caron mentionne aussi que les techniciens en service de garde doivent absolument faire preuve d’ouverture d’esprit. «L’idée est de voir l’enfant dans son unicité. Il faut le prendre où il est rendu et reconnaître ses efforts. On doit découvrir les forces et les faiblesses de chacun.»

Enfin, elle déboulonne le mythe de l’«enfant préféré», admettant tout de même qu’il arrive d’avoir des coups de cœur, sans le laisser paraître pour autant. «Tous les enfants sont égaux; on les traite au même niveau. On ne peut pas se permettre d’avoir des préférés, ça ne serait vraiment pas juste!»

Règles de vie

Même si chaque éducatrice a ses couleurs et qu’elles n’ont pas toutes la même façon d’être, elles doivent toutes respecter les règles de vie du CPE, afin d’assurer une certaine cohérence dans l’équipe de travail.

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