Une centaine de nichoirs seront installés à Baie-du-Febvre

SAUVAGINE. Afin de favoriser la reproduction des canards, le Regroupement des Sauvaginiers du lac Saint-Pierre expérimentera une toute nouvelle technique sur le territoire de la Commune de Baie-du-Febvre.

D’ici la fin du mois de mars, ils installeront une centaine de nichoirs afin de favoriser la nidification des canards qui est actuellement victime de la prédation dans le secteur de Baie-du-Febvre et de la Défense nationale.

La problématique vient du fait que les coyotes, les ratons laveurs et les renards mangent les œufs avant qu’ils aient eu le temps d’éclore, ce qui affecte du même coup la population de canards…

Le trappage de ces petits animaux pour la fourrure n’est plus tellement commun comme ça déjà été le cas sur les rives et dans l’archipel des îles. Si bien que ces animaux ont maintenant le champ libre pour faire des ravages dans les aires de reproduction. «Surtout qu’avec le temps, ils viennent à comprendre où se trouvent les endroits de nidification», explique le secrétaire du Regroupement, Normand Gariépy.

À cela s’ajoutent les aménagements complétés par Canards illimités Canada, en 2010, et par le ministère des Ressources naturelles, entre 2013 et 2014, qui ont eu pour effet de détruire la végétation herbacée, rendant l’endroit moins attrayant pour la nidification des canards.

Une première phase

En tout, une centaine de nichoirs sera installée par une équipe d’une douzaine de personnes. Les opérations ont débuté samedi dernier et se poursuivront au cours des prochaines fins de semaine.

«L’objectif sera d’avoir terminé avant la fonte des neiges. Nous les installons en hiver parce qu’on n’a qu’à creuser un trou dans la glace et les planter pour qu’ils tiennent en place», explique Normand Gariépy.

Il y a deux types de nichoirs qui seront installés. Une plus classique, pour le canard branchu, et une nouvelle plus novatrice, de forme cylindrique, pour la nidification du canard colvert, pilet et sarcelle.

Ces nichoirs cylindriques constitueront une première expérience du genre au Québec après que des résultats très concluants ont été observés ailleurs dans le monde. «En Angleterre et aux États-Unis, le taux de succès a été de 97%», indique le secrétaire du Regroupement.

L’objectif sera d’étudier la performance des nichoirs pour être en mesure d’établir un taux de succès en vue d’implanter cette technique à d’autres endroits. Le Regroupement des Sauvaginiers du lac Saint-Pierre aimerait en installer ensuite du côté de Nicolet, Sainte-Anne-de-Sorel et sur la Rive-Nord, mais aussi d’exporter l’idée ailleurs au Québec.

Un projet de longue haleine

Le Regroupement a pu réaliser ce projet grâce à une subvention de 19 000 $ provenant d’Habitat faunique Canada, un organisme national sans but lucratif axé sur la conservation des habitats.

Les discussions se sont amorcées cet été et le Regroupement a reçu le feu vert en septembre avant d’amorcer la fabrication des nichoirs qui seront installés d’ici la fin du mois de mars.

Au cours des deux ou trois dernières années, du repérage a été fait pour documenter la fréquentation et déterminer les endroits où installer les nichoirs. «Ils ne devraient pas changer de place, croit le secrétaire du Regroupement. Si on s’aperçoit qu’il y a des endroits qui sont moins performants, nous allons les déplacer».

Vous pouvez suivre Sébastien Lacroix sur Twitter: @Sebas_Lacroix