Entraide Bécancour forcée de s’agrandir

À l’étroit dans ses locaux de l’avenue Nicolas-Perrot, Entraide Bécancour n’a plus le choix : l’organisme communautaire devra agrandir son bâtiment.

En plus de lui permettre d’avoir plus d’espace pour ses vêtements, ses meubles et pour la distribution alimentaire, l’organisme, en collaboration avec CCSB, pourra ouvrir «Le café des 4 ponts», un endroit où les gens pourront se rendre pour sociabiliser.

L’agrandissement projeté, établi à 16 pieds par 50, se fera par l’arrière. Il est évalué à 70 000 $. Pour l’aider à le financer, l’organisme communautaire compte solliciter le CLD, Recyc-Québec, la Ville de Bécancour, la Caisse Desjardins et la Régie intermunicipale de gestion intégrée des déchets Bécancour-Nicolet-Yamaska.

Cet agrandissement permettra à Entraide Bécancour de soulager ses importants problèmes d’entreposage. Pour le moment, il entrepose son surplus dans un conteneur situé à l’arrière du bâtiment et dans une remorque de «van» située près de la station-service Shell. «C’est une solution temporaire», indique la responsable de l’organisme, Sylvy Théoret.

Des problèmes d’espace qui datent…

Les problèmes d’espace d’Entraide Bécancour ont commencé en 2008, lorsque l’édifice de Télébec a été vendu. L’organisme y entreposait des vêtements, des meubles et autres objets qui leur sont donnés. Il s’est alors retrouvé avec un important surplus.

«Du jour au lendemain, on s’est fait dire qu’il fallait s’en aller, rappelle Sylvy Théoret. Il a fallu se revirer de bord».

Entraide Bécancour a d’abord loué un entrepôt derrière la maison des jeunes de St-Grégoire. L’organisme a ensuite décidé d’entreposer son surplus dans une remorque.

«Nous l’avions d’abord garée au Motel, mais il a été vendu. Ensuite, nous l’avons envoyée au Shell. Elle a fait un temps là, mais on nous a demandé de la tasser, raconte Mme Théoret. Elle est toujours derrière le Shell, mais sur le terrain du voisin qui a accepté de nous aider».

L’organisme a aussi fait des démarches pour acquérir la caserne de pompiers du secteur de Bécancour, qui est sa voisine immédiate. «Dès que nous avons su que le conseil avait l’intention d’en construire une autre, nous avons manifesté notre intérêt à l’acquérir, raconte Sylvy Théoret. On croyait qu’on l’aurait, mais la Ville a décidé de la conserver pour faire de l’entreposage».

«Le maire Maurice Richard, à l’époque, nous a suggéré d’aller nous installer dans le parc industriel, mais pour un organisme à but non lucratif comme le nôtre, c’est hors de prix», poursuit la responsable.

Un refus qui fait mal

Le surplus de l’organisme n’aurait probablement jamais été aussi imposant si le projet régional qu’il caressait il y a quelques années avait vu le jour. Entraide Bécancour avait en effet entrepris des démarches qui auraient placé l’organisme à la tête de plusieurs planchers de vente situés à des endroits stratégiques tels que Ste-Sophie-de-Lévrard, St-Pierre-les-Becquets, Nicolet et Pierreville. «Ce projet d’un million $ aurait été situé Ste-Angèle et aurait créé 7 emplois. Nous n’avions pas l’appui de notre milieu pour le réaliser, parce qu’on ne desservait pas que les concitoyens de la Ville de Bécancour. Pourtant, nous les desservions en plus de ceux des deux MRC…», déplore Mme Théoret.

«Nous ne sommes pas une poubelle»

Par ailleurs, afin de ne pas contribuer au surencombrement d’Entraide Bécancour, l’organisme demande aux gens de se servir de leur bon jugement lorsque vient le temps de donner des choses dont on ne veut plus.

«La première question qu’il faut se poser, c’est : l’achèteriez-vous ? Non ? Alors, ne venez pas nous le porter parce que les autres non plus ne l’achèteront pas», explique Sylvy Théoret.

«Nous ne sommes pas une poubelle, illustre-t-elle. Quand c’est le temps des encombrants ou des ventes-débarras, les gens viennent la nuit et nous laissent tout ça sur le côté. On reste embourbé avec et on ne sait plus où les mettre. Aussi, ne nous amenez pas des pneus ou des matériaux de construction, il faut payer pour nous en débarrasser».

*Avec la collaboration de Marie-Eve Veillette