Les priorités essentielles du Québec sont ignorées

POLITIQUE. À la suite du dépôt du premier budget du gouvernement Trudeau, le député du Bloc Québécois, Louis Plamondon, déplore que les quatre priorités essentielles pour le Québec soient complètement évacuées du volumineux document.

«Après une décennie de désinvestissement sous les conservateurs, toute nouvelle offre de financement est accueillie favorablement, qu’elle soit suffisante ou non, a déclaré le député de Bécancour— Nicolet—Saurel. Bien que le déficit puisse paraître imposant, nous estimons nécessaire de relancer l’économie.

Par ailleurs, nous proposons au gouvernement des mesures qui contribueraient à le réduire en luttant contre l’évitement fiscal. Le programme d’allocation aux familles est un pas vers l’avant en matière de justice sociale. Nous saluons que les Autochtones soient enfin reconnus par le fédéral. Plusieurs mesures secondaires profiteront également au Québec.

«Mais le Bloc Québécois ne peut appuyer un budget qui fait fi des grandes priorités québécoises. Nous avons souligné quatre enjeux fondamentaux pour le Québec et le gouvernement rate complètement la cible pour chacun d’entre eux. Nous allons largement contribuer aux déficits du fédéral, mais là où ça compte, le Québec est mis de côté», a déclaré Louis Plamondon.

Le bloquiste estime que les libéraux suivent la voie des conservateurs concernant les transferts en santé. «Le déséquilibre fiscal continue d’affaiblir nos services publics et le fédéral persiste et signe dans son désinvestissement, a dénoncé Louis Plamondon. Québec a demandé à Ottawa de rétablir la hausse des transferts en santé à 6 % par année jusqu’à l’atteinte de 25 % de la facture totale. En validant la coupe conservatrice qui atteindra jusqu’à 50 % de la hausse dès l’an prochain, Justin Trudeau emboite le pas à Stephen Harper dans l’austérité en santé. Même son de cloche en éducation. Ce qu’il dit aux Québécois, c’est qu’il faudra se serrer la ceinture encore davantage ou élaguer dans les services essentiels.»

Il estime également que les retombées en ce qui concernent les retombées d’avenir ne traversent pas la rivière des Outaouais. «Le secteur aéronautique québécois brille par son absence, incluant Bombardier, alors que l’industrie automobile ontarienne continue d’engranger les fonds publics, a déclaré M. Plamondon. Encore une fois, les choix canadiens en politique économique freinent le Québec. Après un gouvernement conservateur qui muselle les scientifiques et abandonne la recherche, si essentielle aux industries innovantes qui sont propres au Québec, le gouvernement libéral se propose de réinvestir…en Ontario. Non seulement une telle orientation ne convient pas aux secteurs de pointe québécois, qui ont besoin de soutien direct, mais elle risque de priver le Québec de son rôle de chef de file technologique en lui créant de toute pièce des concurrents à l’ouest de la rivière des Outaouais».

Pour ce qui est de l’Assurance-emploi, Louis Plamondon blâme le fédéral oublie les régions du Québec. « Les travailleurs saisonniers québécois qui redoutent chaque année le “ trou noir ” dans les prestations d’assurance-emploi devront s’y faire: le fédéral prolonge la durée des prestations dans les régions qui vivent du pétrole, mais pas au Québec. Les libéraux poursuivent la tradition fédérale de piger dans la caisse cette année, avant de réduire les cotisations l’an prochain plutôt que de réinvestir dans un régime qui a souffert de 20 années de négligence. Le gouvernement a beau réduire le délai de carence, son rapiéçage ne se traduira pas en un meilleur accès au service pour les Québécoises et Québécois », a déploré M. Plamondon.

Louis Plamondon estime qu’il y a encore des chicanes à l’horizon concernant les infrastructures. «Les villes et les régions devront prendre leur mal en patience parce que les palabres interminables avec Ottawa viennent d’être reconduites. Au lieu de transférer l’argent en bloc à Québec, le fédéral multiplie les différents processus d’octroi des fonds. La seule entrée d’argent garantie cette année, c’est celle des anciens programmes conservateurs reconduits», a expliqué le député de Bécancour-Nicolet-Saurel.

 

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