Legault veut en faire plus pour la relance économique de la région

POLITIQUE. François Legault ne s’en cache pas, il espère faire des gains dans la région aux prochaines élections.

Jeudi, il est débarqué en Mauricie pour y visiter Nitek Laser, une entreprise qui cadre parfaitement avec sa vision de ce par quoi doit passer la relance économique. Le chef de la Coalition Avenir Québec mise en effet sur l’innovation pour accroître la productivité du secteur manufacturier.

«C’est la clé pour créer de la richesse. Il n’y a jamais eu autant d’argent qui provient de ce secteur. Ce sont 87% des exportations qui viennent du secteur manufacturier. Ce sont aussi des emplois qui sont plus payants que la moyenne. On est passé de 8% à 10,2% de chômage en Mauricie, mais en plus, les emplois ne sont pas bien payés. En Mauricie, le salaire moyen est 10% moins élevé qu’au Québec», indique-t-il.

Le chef de la CAQ a d’ailleurs lancé un cri d’alarme. «Il faut que le gouvernement et Investissement Québec s’occupent de la Mauricie, clame-t-il. Le Parti libéral a été au pouvoir depuis 2003, sauf une parenthèse de 18 mois, et on ne peut pas dire que la région est plus riche et que le revenu disponible dans les poches des gens est plus élevé. En 12 ou 13 ans, les libéraux n’ont rien fait pour la Mauricie».

François Legault en a profité pour faire la promotion d’un fond de 5 milliards $, soit un milliard par année pendant cinq ans, annoncé récemment par son parti. De l’argent, dit-il, qui pourrait être beaucoup plus bénéfique pour la région que le fonds de diversification économique de 200 millions $.

Ce que propose son parti c’est de prêter 90% de la mise de fonds qu’aurait besoin une entreprise manufacturière qui souhaite démarrer, prendre de l’expansion ou acquérir de l’équipement avec un taux d’intérêt de 15%. L’avantage pour les entrepreneurs, c’est qu’ils pourront rembourser en remettant 50% des profits engendrés par les gains de productivité.

Les projets seraient évalués au cas par cas. «Il faut que ce soit des entreprises qui ont un plan d’affaires qui ont du sens», insiste François Legault qui n’aurait pas accepté un projet comme celui de RER Hydro.

Il estime que le fond pourrait être bénéfique autant pour la Rive-Sud, où les grands projets industriels stagnent, autant pour Trois-Rivières, qui n’a toujours pas fait la transition des pâtes et papiers, que pour Shawinigan, qui prend le virage numérique.

L’argent pourrait même servir pour des innovations dans le secteur forestier, que ce soit pour diversifier l’offre dans le bois d’œuvre ou pour des projets de récupération de la biomasse forestière.

Le fond servirait également à relever les différents défis auxquels font face les agriculteurs et pour les aider à se moderniser. La CAQ aimerait aussi faire comme l’Ontario et se servir des surplus en électricité pour financer la culture en serre de fruits et légumes.

L’avenir passe par l’innovation

Le chef de la CAQ croit également dans le parc Micro-Science de Trois-Rivières. «C’est exactement ce qu’on propose depuis le projet Saint-Laurent. De mettre ensemble des Cégeps, des Universités et des entreprises. Si le gouvernement paie des chercheurs pour qu’ils aident à développer des produits, c’est toute l’économie du Québec qui va en profiter»

«On n’est pas bon au Québec dans l’innovation. Nous sommes l’un des endroits au monde ou nous avons le moins de brevets par 1000 habitants. C’est important que les professeurs fassent de la recherche pure, mais il faut aussi qu’il fasse de la recherche appliquée et qu’ils enregistrent des brevets avec des entrepreneurs. Pour qu’on soit capable d’avoir des produits ou des procédés uniques qu’on peut exporter partout dans le monde».