Une intervention politique pour faire bouger les choses
DOSSIER. L’arrivée en poste de Jacques Daoust au ministère des Transports pourrait-elle faire bouger les choses pour les autoroutes 30 et 55? C’est du moins ce qu’espèrent les différents élus sondés par Le Courrier Sud en réaction aux données sur le débit de circulation que nous avons pu obtenir.
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Le député de Nicolet-Bécancour espère une intervention comme celle du ministre délégué aux transports du Parti Québécois, Jacques Baril, qui avait mené au prolongement de l’autoroute 55 jusqu’à l’autoroute 20.
«Pour le MTQ, l’A-55 n’a jamais été une priorité, mais elle s’était faite à la suite de son intervention qui était tout à fait justifiée à ce moment-là et qui le serait encore tout autant aujourd’hui», rappelle Donald Martel.
Le député aura d’ailleurs à recommencer le travail qu’il avait mené auprès de l’ancien ministre Robert Poëti, puisque celui-ci est devenu simple député à la suite du remaniement ministériel. «J’ai de bons rapports avec Jacques Daoust et je vais le sensibiliser très rapidement», assure Donald Martel.
S’il est favorable au prolongement de l’A-30 jusqu’à la Route du Port, Donald Martel croit toutefois que l’A-55 est prioritaire pour une question de sécurité routière. «C’est mieux depuis qu’ils ont installé une bande rugueuse, mais elle demeure dangereuse, souligne-t-il. On ne voit pas assez loin devant et ça devient hasardeux de dépasser.»
Une fois que l’A-55 sera sécurisée, que ce soit par un doublement ou la construction de voies de dépassement, Donald Martel croit que l’A-30 devra être priorisée. «Elle était justifiée il y a quatre ou cinq ans et elle l’est encore plus aujourd’hui avec tout le développement qu’il y a eu à Nicolet durant cette période», fait-il valoir.
Une autre offensive?
À pareille date l’an dernier, les maires de Bécancour et Trois-Rivières, ainsi que les Chambres de commerce et d’industrie des deux côtés du fleuve avaient fait une sortie publique pour réclamer la mise en place d’un chantier sur l’A-55.
«Nous n’avons pas eu de suite, mais le changement de ministre pourrait être une occasion de relancer le dossier», a admis le maire de Bécancour, Jean-Guy Dubois, qui rappelle que c’est le seul endroit entre Shawinigan et Miami où l’autoroute n’est pas à quatre voies.
«C’est ridicule ce qui se passe. Il y a beaucoup d’entêtement. Parce qu’il y a des endroits où l’autoroute est doublée et qui n’ont jamais le même trafic que l’on a, note-t-il. C’est un dossier qui renaît au gré des accidents mortels.»
Jean-Guy Dubois n’exclut pas non plus la possibilité d’aller cogner à la porte du fédéral pour tirer profit des milliards de dollars promis par les libéraux dans les infrastructures pour relancer l’économie par l’entremise de grands chantiers.
Nicolet tape du pied
Du côté de Nicolet, on se désole que le prolongement de l’autoroute 30 ne soit pas prévu à court ou moyen terme par la direction régionale du ministère des Transports du Québec pour une question budgétaire, et ce, malgré un important flot de circulation.
«Qu’il n’y ait pas assez de trafic, c’était la réponse que Julie Boulet avait faite à Jean-Martin Aussant. Ce qu’on nous a dit, c’est que ce n’est pas dans les cartons au niveau budgétaire», raconte le maire suppléant, Stéphane Biron, qui croit lui aussi qu’il faudra une volonté politique pour que le projet se concrétise.
«Je comprends que la direction régionale nous dise ça, parce qu’ils préparent leur budget en fonction des sommes qu’ils reçoivent, mais à un moment donné, il faudra qu’il y ait une décision qui se prenne au cabinet des ministres», espère-t-il.
Stéphane Biron fait valoir que le prolongement de l’autoroute 30 serait favorable autant à Nicolet qu’à Saint-Grégoire. D’un côté, il estime que ça aurait pour effet de favoriser l’essor des PME dans le parc industriel numéro 2 que compte développer Nicolet près du CITAN, de Rovibec et de Nitek Laser, en plus de réduire la circulation dans le rang du Bas-de-la-Rivière. De l’autre, il croit que les citoyens de Saint-Grégoire retrouveraient une plus grande quiétude en réduisant le trafic lourd près des résidences.
Le maire suppléant ne peut pas reprocher à Robet Poëti de ne pas être intervenu pour le prolongement de l’autoroute 30, puisque la Ville de Nicolet n’a jamais fait d’autres actions depuis sa sortie publique en février 2010.
Il aurait toutefois aimé davantage de support de la part des intervenants qui priorisent le doublement de l’A-55. «On s’est souvent senti seul dans ce dossier-là», admet-il.