Martel dénonce l’attitude du ministre Heurtel

POLITIQUE. Le député de Nicolet-Bécancour fustige le ministre de l’Environnement dans le dossier du déversement des 8 milliards de litres d’eaux usées par la ville de Montréal dans le fleuve Saint-Laurent.

Donald Martel croit que David Heurtel doit démissionner, puisque sa crédibilité est déjà entachée. «Si on avait un ministre solide et sans tache, il n’aurait pas agi de cette façon. Comme on l’a vu dans le cas de la cimenterie de Port-Daniel, il n’a plus beaucoup de crédibilité et quand un maire influent comme Denis Coderre fait des pressions, il n’hésite pas à céder plutôt que de se le mettre à dos», explique-t-il.

Le whip en chef de la CAQ dénonce aussi le fait que le ministre Heurtel était au fait de cette situation depuis dix-huit mois et qu’il est attendu à la semaine dernière pour mettre les municipalités devant le fait accompli.

«Ce n’est pas normal que la Ville de Bécancour en soit informée de cette façon», dénonce le député Donald Martel qui compte bien s’assurer que les revendications du maire Jean-Guy Dubois soient respectées et que le gouvernement mette en place une façon de faire pour répondre rapidement en cas d’urgence.

Donald Martel déplore également le favoritisme dont a fait preuve le ministre envers la ville de Montréal. «Ç’aurait été n’importe où au Québec qu’une compensation aurait été exigée, plaide-t-il. Le ministre doit au moins s’engager à ce qu’il y ait des compensations pour les autres municipalités qui seront touchées et que si ça leur occasionne des dépenses, le gouvernement va payer».

Le député insiste pour souligner la gravité de ce qui va se passer. « C’est la première fois que nous sommes confrontés à une situation où autant de rejets toxiques seront déversés en si peu de temps dans le fleuve Saint-Laurent, explique-t-il. C’est comme si Trois-Rivières ne traitait pas ses eaux pendant quatre mois».

«Il n’y a personne qui connaît les impacts que ça peut avoir, parce qu’on n’a jamais vécu ça avant. Il y a peut-être des analyses qui disent que c’est faisable en théorie, mais dans la pratique c’est autre chose. Il faut être alerte et on ne pas négliger aucune mesure», insiste Donald Martel.

Le député a fait cette sortie quelques heures avant que le fédéral demande la suspension du déversement, le temps d’évaluer les conséquences environnementales et chercher des alternatives. Il espérait d’ailleurs que la ministre Leona Aglukkaq soit «plus objective».