Stéphane Dion de passage dans la région

POLITIQUE. Une grosse pointure du Parti Libéral du Canada (PLC) était de passage à Nicolet, ce vendredi, pour visiter les installations de l’entreprise Rovibec et donner son appui au candidat Claude Carpentier.

L’ancien ministre de l’Environnement croit énormément au plan de Justin Trudeau pour lutter contre les changements climatiques, investir dans les technologies vertes, innover, étendre les zones protégées, améliorer et rendre accessible les parcs nationaux, accélérer la décontamination des sites, protéger le fleuve, les Grands Lacs et les espèces menacées.

Alors que Saint-Joseph-de-Sorel et Bécancour sont reconnus pour être parmi les endroits les plus pollués au Québec pour la qualité de l’air, Stéphane Dion estime que la réduction des gaz à effet de serre passe d’abord par un effort de réglementation. «Comme on faisait quand j’étais le ministre, alors qu’il s’est rien fait sous les conservateurs sur ce plan», indique-t-il.

«Le problème des conservateurs, c’est qu’ils opposent l’environnement et l’économie, alors qu’il faut que ça aille ensemble. Ce que nous voulons établir, c’est de mettre les objectifs ensemble: la croissance économique, la justice sociale, un environnement sain, l’air pur. Il faut arrêter d’opposer les choses et les rassembler», soulève Stéphane Dion.

Quand on lui demande ce qui n’a pas fonctionné avec le Protocole de Kyoto, alors que les émissions de GES ont continué d’augmenter, Stéphane Dion estime que c’est l’arrivée au pouvoir de Stephen Harper qui a contrecarré les efforts des libéraux.

«En 2005, notre plan était lancé et quand M. Harper a pris le pouvoir, il l’a déchiré et en a fait des gaz à effet de serre… et il l’a remplacé par rien de valable», déplore-t-il.

«Si on avait mis en place le plan lancé par M. Chrétien, je suis sûr qu’aujourd’hui, nous aurions un environnement beaucoup plus sain et que nous serions perçus à travers le monde comme des champions de la lutte contre les changements climatiques, croit-il. Alors qu’actuellement, le Canada passe pour un paria: un pays qui ne fait pas sa part».

Sur le plan international, le PLC s’est notamment engagé à augmenter les aires de protection pour les cours d’eau et les océans de 1% du littoral, comme c’est le cas actuellement, à 10% dans les prochaines années.

L’unité nationale et le chef

Au lendemain du premier débat des chefs où la question de l’unité nationale a été largement abordée, le père de la loi sur la clarté référendaire estime que les gens ne veulent pas revivre de Meech ou de Charletown.

«Nous croyons que le Québec peut se développer au sein du Canada et qu’il n’est pas le temps de relancer la question, a-t-il tranché. Et surtout d’avoir un chef qui dit la même chose en anglais et en français».

L’ancien chef du PLC a d’ailleurs vanté l’intégrité et la vision de Justin Trudeau. «Il est très différent de son père, mais il a la même conviction pour les valeurs libérales, de justice sociale, de croissance économique, d’amour de l’environnement et de la nature et d’amour du Canada et de son rôle dans le monde», l’a décrit Stéphane Dion qui rejette du revers de la main les critiques formulées à l’effet que le chef du PLC soit «immature».

«Ce sont ces adversaires qui disent ça parce qu’ils ne savent pas dire d’autre, note celui qui avait été remplacé par Michael Ignatieff à la tête du parti. Il est très mature et très près des gens.»

«J’ai travaillé avec lui de façon très étroite et je sais à quel point il a à cœur la qualité de vie de la classe moyenne et c’est pour ça qu’il veut devenir premier ministre, ajoute-t-il. Ce n’est pas pour lui, mais pour aider la classe moyenne. Parce quand les jeunes familles réussissent, c’est toute l’économie qui est relancée».