L’UPA réclame une meilleure protection du modèle agricole

AGRICULTURE. Dans le cadre d’une rencontre de presse tenue à Nicolet, les dirigeants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont réclamé des mesures pour favoriser les producteurs agricoles.

Ils ont fait valoir qu’au cours de la dernière année, l’agriculture a généré des investissements de 100 millions $ dans la région, le tout réparti dans 3000 entreprises. Pourtant, malgré le fait que le monde agricole représente un «moteur économique» important, l’agriculture ne représente que 1% du budget de l’État.

Il déplore notamment que dans le contexte d’austérité imposé par le gouvernement Couillard, les budgets de la CPTAQ et de la Régie des marchés agricoles du Québec aient été coupés respectivement de 216 000 $ et de 100 000 $.

«Ça ne paraît pas gros ces deux montants-là, mais ce sont des outils dont on se sert et ils avaient déjà de la misère à répondre aux demandes», souligne Martin Caron, 2e vice-président de l’UPA, qui fait valoir que les délais d’attente sont déjà de plusieurs mois à la CPTAQ et de quelques années à la Régie des marchés agricoles.

L’UPA déplore aussi que le budget du fédéral n’ait pas emboîté le pas du Québec concernant la vente d’entreprise à une personne ayant un lien de dépendance, ce qui a des effets néfastes sur la relève agricole. Actuellement, les producteurs qui transfèrent leur entreprise à un membre de la famille ne bénéficient pas des mêmes avantages fiscaux qu’en la vendant à un étranger.

Le président de la Fédération du l’UPA du Centre-du-Québec, Jean-Luc Leclair, estime que les agriculteurs ont besoin d’une garantie que les programmes d’assurance récolte demeureront en place.

«Ça n’a pas affecté personne qu’ils soient amputés à court terme, parce qu’il y avait des surplus, mais s’ils disparaissent ça va changer bien des décisions. Il y a des partisans du libre marché qui remettent ça en question, en disant que le marché va s’équilibrer, mais s’ils sont nécessaires pour assurer un retour sur l’investissement», explique-t-il.

L’UPA réclame aussi que le gouvernement fédéral protège mieux le modèle de la gestion de l’offre qui est toujours remis en question par plusieurs nations. «Si on ne le fait pas, on est dépendant des autres pays et on devient esclaves de leurs décisions, ajoute le président. Parce que si on laisse entrer les étrangers, on peut mettre une croix sur plusieurs productions».

Quelques mesures intéressantes

L’UPA salue quand même quelques mesures qui auront un impact bénéfique, mais qui demeurent marginales devant la nécessité de conserver des programmes de gestion des risques fiables, performants et financés adéquatement.

On note quand même au passage l’augmentation à 1 million $ l’exonération cumulative des gains en capital qui devrait réduire l’impôt sur les gains en capital pour des producteurs canadiens d’environ 50M$ au cours des cinq prochaines années.

Le fait de faire passer de 11% à 9% d’ici 2019 le taux d’imposition des petites entreprises devrait aussi se traduire par des gains de 2,7 milliards $ pour les agriculteurs canadiens au cours des cinq prochaines années.

La réduction du taux de cotisation à l’assurance emploi en 2017, l’élargissement des activités du Secrétariat de l’accès aux marchés et la bonification des budgets dévolus au Programme Agri-marketing pour promouvoir les produits canadiens sont aussi bien accueillis.

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