La décision de Stolt LNGaz reportée

ÉCONOMIE. L’investissement majeur de Stolt LNGaz pour l’implantation d’une usine de liquéfaction dans le parc industriel et portuaire de Bécancour est retardé.

Rappelons d’entrée de jeu que le projet de 800M$ devait d’abord se mettre en branle dans les premiers mois de 2016, après quoi il a été question que la construction débute quelque part entre la fin du printemps et le début de l’été.

Or, le directeur affaires publiques et relations avec les communautés pour Stolt LNGaz, Richard Brosseau, confirme que la décision finale ne pourra pas être prise dans le premier trimestre de 2016.

Malgré tout, pour l’instant, on ne parlerait pas d’abandon du projet, mais plutôt d’un simple report dans le temps. C’est que, comme Le Courrier Sud vous l’apprenait en décembre, les conditions du marché mondial ne sont pas favorables. En effet, étant donné que les prix du baril de pétrole ont chuté, l’utilisation du gaz naturel liquéfié n’est plus aussi avantageuse.

«L’avantage économique de passer au gaz naturel n’est pas là pour les clients. Il y a un marché, mais c’est plus difficile au niveau de la clientèle. Disons que ça prend un peu plus de temps et de patience», fait valoir Richard Brosseau.

Pendant ce temps, il assure que les ventes continuent à plein temps, mais il admet que les autres activités sont plus au ralenti. Pour ce qui est de dévoiler un nouvel échéancier, M. Brosseau n’ose pas s’avancer. «On dévoilera le tout quand on aura quelque chose de vraiment attaché, parce que sinon, on passera notre temps à annoncer des délais à tous les mois. Honnêtement, je ne m’attends pas à ce qu’on puisse faire une quelconque annonce avant l’été.»

La confiance demeure

Le président-directeur général de la Société du Parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB) n’est aucunement surpris de la situation et demeure tout à fait confiant. «Toutes les étapes à franchir sont faites. Il n’y a aucun écueil. La seule chose, c’est que les clients ne sont pas là pour le moment. Le marché n’est pas prêt; c’est une décision de gens d’affaires, tout simplement», affirme Maurice Richard.

Il rappelle qu’en novembre, le conseil d’administration de l’entreprise a pris la décision d’arrêter les projets d’expansion, à Bécancour comme ailleurs dans le monde, évoquant que le marché n’était pas au rendez-vous. «Quand le prix du pétrole va remonter, la situation va changer, c’est certain, croit M. Richard. C’est dommage que l’énergie qu’ils offrent n’ait pas de clients pour l’instant, mais ça n’enlève d’aucune façon la qualité de leur offre et leur projet. Le dossier de SLNGaz est toujours aussi valable à mes yeux et on n’est pas responsable d’aucune façon.»

D’ailleurs, Richard Brosseau a fait savoir que Bécancour n’est aucunement écartée ou remise en doute, malgré le report annoncé.

Et les autres projets?

Pour Maurice Richard, IFFCO se retrouve un peu dans la même situation. Il explique que c’est le même phénomène, mais à un autre niveau.

Quant au méga projet de construction d’une usine de fer préréduit à chaud, une étude de préfaisabilité a été réalisée. Il semble que la Société internationale métallique pourrait faire une annonce publique à la fin du mois de mars, pour annoncer où le projet en est.

De son côté, le maire Jean-Guy Dubois n’est pas surpris par les nouvelles. «L’entreprise m’a confirmé qu’il n’était pas question de fermeture finale. Je ne frétille pas d’espérance, mais les terrains sont là, ils ont les permis, etc. Il ne reste qu’à amener la pépine!», a-t-il lancé.

Pour lui, tant qu’il y a de la respiration, c’est bon signe. «Je ne perds pas encore espoir. Je fais encore confiance pour les prochains mois. Si l’économie allait mieux demain matin, je pense que ce serait facile de donner suite au projet», a déclaré M. Dubois, soulignant au passage que le fait que le Plan Nord tarde à se concrétiser a un réel impact pour le projet de SLNGaz.

En collaboration avec Sébastien Lacroix

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