Le projet d’IFFCO à Bécancour mis en veilleuse

ÉCONOMIE. La Coop fédérée et IFFCO mettent un frein à leur projet d’usine de production d’urée à Bécancour, notamment en raison de la hausse des coûts du projet, qui sont maintenant estimés à plus de 2 milliards de dollars. Ils souhaitent donc se repositionner afin de favoriser la recherche de nouveaux partenaires.

Malgré la suspension des étapes suivantes, soit la préparation des plans et devis pour établir un coût de projet et la signature d’un contrat IAC (ingénierie-approvisionnement-construction), il semble que cette annonce ne marque d’aucune manière l’abandon du projet. Il s’agirait plutôt d’un repli stratégique nécessaire.

«Le projet requiert désormais une nouvelle approche afin d’en assurer la réalisation et la viabilité. Une pareille pause stratégique est courante dans les grands projets», peut-on lire dans le communiqué émis par IFFCO et la Coop.

Cette suspension permettra aux actionnaires de revoir la stratégie globale de financement, de construction et d’exécution. Le focus sera donc mis au cours des prochains mois sur la recherche de partenaires.

«Le coût de 2 milliards de dollars est l’équivalent du coût de construction de cinq amphithéâtres de Québec, ce qui fait de notre projet l’un des plus grands projets industriels des 25 dernières années au Québec», affirme-t-on.

Les actionnaires veulent s’assurer que tout soit fait de la bonne manière, dans le bon ordre et au bon moment, autant dans l’intérêt des producteurs agricoles québécois et nord-américains que dans celui de l’économie de sa région d’accueil.

«J’ai pu constater l’intérêt de la région pour ce projet. Nous avons franchi de nombreuses étapes à très grande vitesse et il faut à présent parfaire le projet pour en assurer la viabilité à moyen et long terme», a déclaré Manish Gupta, président-directeur général d’IFFCO Canada.

«Nous sommes d’avis que notre projet d’usine à Bécancour répond à un besoin sur le marché et c’est pourquoi nous nous mobilisons pour y associer de nouveaux partenaires qui en assureront la réussite», a indiqué Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée.

Enfin, la Coop fédérée et IFFCO sont toujours convaincues des grands atouts du projet: la qualité du futur site dans le Parc industriel de Bécancour, stratégique par ses accès portuaires et ferroviaires, et du contexte énergétique favorable en Amérique du Nord, pour la disponibilité du gaz naturel à un prix avantageux.

Responsabilité et transparence

Selon l’entreprise, ce repli stratégique vise à mieux évaluer et maîtriser ce chantier industriel en consolidant ses atouts. Il permettra aux deux coopératives agricoles promotrices de s’extraire des contraintes de temps et de la pression des marchés de commodités qui font de la distorsion à cette étape-ci du projet, tant dans les choix d’affaires que dans les analyses et projections.

«L’état du marché nord-américain et des autres projets d’usines nous permettent cette pause sans pour autant nuire au positionnement du projet», croit-on.

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