Du poker pour obtenir des revenus autonomes

Comme plusieurs communautés autochtones, les Abénakis ont décidé de miser sur l’industrie du jeu pour diversifier leur économie.

Le conseil de bande a décidé de faire confiance à Steve Sioui en lui offrant un permis probatoire pour une période de six mois.

Avant de lui octroyer un permis d’exploitation, le conseil de bande prendra le temps d’évaluer les impacts que peut amener la présence d’un salon de poker.

Par la suite, un autre deux mois sera nécessaire pour tenir des consultations publiques afin de savoir ce qu’en pense la communauté et s’il y a une acceptabilité sociale.

«Il y avait beaucoup de rumeurs qui courraient et on a décidé de lui donner du temps pour qu’il puisse faire ses preuves», explique le conseiller responsable du dossier, Alexis Wawanoloath, qui décrit le salon de poker comme un «projet-pilote».

Un pourcentage à la communauté

Pour le moment, le conseil a décidé de ne pas demander d’argent pour l’exploitation d’un tel commerce afin de donner la chance à l’entrepreneur de lancer son projet et de mener l’expérience.

Les élus veulent aussi voir si une telle entreprise peut être profitable. Avec des villes comme Drummondville et Sorel-Tracy, à proximité, ils croient que le salon de poker a un bon potentiel et qu’il pourrait servir de levier économique.

Si le projet va de l’avant, deux options seraient envisagées par le conseil de bande, soit de vendre un permis d’exploitation ou de percevoir un certain pourcentage sur les profits du salon de poker.

Le conseiller Alexis Wawanoloath, qui a aidé à la mise sur pied du projet, estime qu’il serait préférable qu’il y ait de l’argent qui revienne à la communauté sous forme de redevances afin de lui permettre une plus grande autonomie financière.

«Comme nous devons gérer de l’argent dédié dans des programmes fixes, nous n’avons pas la pleine autonomie», indique Alexis Wawanoloath.

«Un peu comme Loto-Québec avec ses gratteux et ses machines à sous qui rapportent de l’argent à l’État, nous voulons aller chercher de l’argent pour la réinvestir dans des projets de développement économique et dans la communauté», souligne-t-il.

En attendant de voir si le conseil autorisera la poursuite du projet, le promoteur versera de l’argent à des organismes communautaires de son choix.

Pas un casino

S’il a déjà été question d’établir un casino à Odanak, le conseil ne penche plus pour cette idée, et ce, même si l’Assemblée des premières nations du Québec s’est prononcée dernièrement pour la venue d’un casino autochtone en sol québécois.

«Il y a une nuance à faire entre les deux. Le salon de poker fait beaucoup plus appel à la stratégie qu’au hasard, assure le conseiller. C’est beaucoup plus petit et beaucoup plus acceptable, selon moi.»

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