Une entente dans le but de protéger nos forêts

PARTENARIAT. De plus en plus présent, l’agrile du frêne menace les arbres des villes et des boisés en Amérique du Nord depuis quelques années déjà. L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et GDG Environnement sont désormais partenaires et comptent travailler de pair afin de trouver une solution viable.

Pour s’attaquer à l’agrile du frêne, les chercheurs Claude Guertin, de l’INRS, et Robert Lavallée, de Ressources naturelles Canada, ont développé un dispositif de lutte biologique contre les adultes de l’agrile.

Ils ont conçu un dispositif d’autodissémination qui oblige les agriles du frêne à traverser une chambre contaminée par un champignon. Elles s’envolent ensuite afin de poursuive leur cycle normal. Au cours de la reproduction, le champignon est transmis à un plus grand nombre d’insectes. Puis le champignon se développe rapidement afin de tuer les agriles du frêne.

«Il faut savoir que l’agrile s’est introduit en Amérique du Nord via les palettes de bois, notamment. Il provient de l’Asie et de la Chine. Il y a peu de solutions pour combattre cette problématique. L’innovation, qui découle de notre invention, cible les adultes. C’est le résultat de plusieurs années de travail», confie Claude Guertin.

«Il y a 300 ou 400 sortes de champignon et ils servent d’insecticide naturel dans certains cas. On a trouvé que le Beauveria bassiana, inséré à la base de notre piège vert, fait effet face à l’agrile et demeure actif tout au long de la saison. Il n’a aucun effet néfaste sur d’autres insectes qui jouent un rôle important, entre autres les abeilles», ajoute-t-il.

Grâce au partenariat avec GDG Environnement, il sera testé dans les municipalités du Québec et de l’Ontario dès cet été.

«À Ressources naturelles Canada, on a le mandat de gérer et aider les forêts. On doit faire face aux menaces, comme c’est le cas pour l’agrile. Depuis qu’il a été découvert en 2002, à Windsor et Détroit, il n’a cessé de se répandre depuis et il tue tous les frênes. On est confiant avec le piège Lindgren, car il est très efficace pour lutter contre l’agrile», ajoute pour sa part Robert Lavallée.

Entente signée

Signée à Trois-Rivières aujourd’hui, l’entente de recherche impliquera l’installation du dispositif dans des municipalités participantes. En effet, au cours des quatre prochaines années, GDG Environnement, en collaboration avec l’INRS et Ressources naturelles Canada, mettront les efforts nécessaires à l’acquisition de connaissances devant conduire à l’homologation du dispositif basé sur l’utilisation de champignon naturel ciblant l’agrile du frêne.

Déjà, les données recueillies par l’INRS et Ressources naturelles Canada sont très encourageantes. Le partenariat avec GDG Environnement permettra d’étendre le territoire sur lequel les pièges seront installés et les données enregistrées. Au bout du processus, l’entreprise spécialisée dans le contrôle biologique des insectes sera la seule à pouvoir exploiter commercialement le dispositif au Canada, aux États-Unis et dans la Communauté européenne.

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