Les pesticides dangereux seront mieux encadrés

AGRICULTURE. Le gouvernement du Québec entend encadrer davantage les conditions d’utilisation de certains pesticides considérés à risque pour la santé et l’environnement dès l’année 2016.

Cette nouvelle a été annoncée lors du dévoilement de la Stratégie québécoise sur les pesticides 2015-2018 lancée le 22 novembre dernier par le ministre de l’Environnement David Heurtel. Dans son document, le gouvernement démontre ses orientations et explique que la stratégie sera complétée par des mesures législatives. Cette stratégie vise les agriculteurs et les propriétaires des terrains de golf.

La cible la plus importante se situe au niveau des néonicotinoïdes. Ces pesticides utilisés sous forme de semences traitées sur presque 100% des cultures de maïs et 50% des cultures de soya au Québec sont liés à l’augmentation de la mortalité des abeilles. La situation est inquiétante, selon le gouvernement, puisque les abeilles, les principaux pollinisateurs, se trouvent à la base de l’agriculture au Québec.

«Cette stratégie est pour la santé de la population, des agriculteurs et des pollinisateurs. C’est aussi pour limiter les différents risques reliés à l’environnement. On va interdire quelques pesticides, soit les plus dangereux. Des consultations ont été effectuées et d’autres sont à venir. On veut vraiment faire ça en consultant tous les gens impliqués par ces nouvelles mesures. Pour certains, il faudra voir à modifier leur mode de culture. La stratégie fera l’objet de discussions lors de la session parlementaire lors de la prochaine année. On veut que la stratégie entre en vigueur en 2016», commente Marc H. Plante, député de Maskinongé et adjoint parlementaire du ministre de l’Environnement.

Les contrevenants à l’oeil

Pour chaque utilisation de néonicotinoïdes, le gouvernement obligera les utilisateurs à fournir une pièce justificative de la part d’un agronome. Sinon, des sanctions pécuniaires qui demeurent à déterminer seront appliquées pour les fautifs. De l’autre côté, des agriculteurs pourraient être « récompensés » pour les bonnes pratiques. Des incitatifs économiques pourraient être accordés.

(Avec la collaboration de Roxane Léouzon)