Un Centre-du-Québec plus vert et moins universitaire

PORTRAIT. S’il est un des aspects qui distinguent le Centre-du-Québec dans le panorama québécois, c’est bien le «vert» de son territoire. Alors que les terres agricoles occupent 4,5% de la superficie du Québec méridional, elles composent 40,9% du territoire centricois. À ce chapitre, la région occupe le deuxième rang, puisqu’en Montérégie, 53,9% du territoire est classé dans cette catégorie.

Il s’agit d’une des données tirées du Panorama des régions du Québec 2015, portrait socioéconomique des 17 régions administratives du Québec publié par l’Institut de la statistique du Québec.

Le document de près de 200 pages réunit les plus récentes données liées à 13 thèmes différents, de la démographie jusqu’aux investissements dans la culture et les communications, en passant par la taille des revenus par habitant, le marché du travail, les permis de bâtir, la santé, la scolarité de ses habitants, etc.

Revenus moins avantageux

Autre aspect pour lequel le Centre-du-Québec se démarque… et pas dans le sens positif du terme, c’est pour le revenu médian par habitant. Avec 58 970 $ de revenu médian pour les familles comptant un couple, la région figure à l’avant-dernier rang des régions du Québec, la cohorte se fermant avec la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine (57 730 $).

En moyenne au Québec, le revenu médian de 2012 s’établissait à 65 450 $. C’est dans le Nord-du-Québec que ce revenu est le plus élevé avec 76 320 $.

Pour ce qui concerne les revenus disponibles par habitant, ils sont également plus bas au Centre-du-Québec (24 029 $) qu’en moyenne au Québec (26 774 $). Y sont comptabilisés la rémunération des salariés, les revenus des entreprises individuelles, les revenus de loyers, etc.

Les auteurs du Panorama remarquent que, pour la première fois depuis 1996, le pouvoir d’achat des Québécois a diminué en 2013, malgré une augmentation de 0,9% des revenus disponibles. C’est que l’indice des prix à la consommation ainsi que les impôts directs et cotisations aux régimes d’assurance sociale ont progressé plus rapidement.

Un peu plus, un peu moins

Le taux d’emploi était moins élevé en 2014 au Centre-du-Québec qu’il ne l’était en moyenne au Québec. Par contre, son taux de chômage y était plus bas (6,9% comparativement à 7,7%).

Comme des acteurs économiques de Victoriaville l’ont déjà fait remarquer, on constate un fléchissement des activités de fabrication partout au Québec de même qu’au Centre-du-Québec où, cependant, le secteur des produits du bois a augmenté de 8,7%.

Croît, ici comme ailleurs, le secteur des services, le commerce du gros représentant, au Centre-du-Québec, une industrie clé.

Alors qu’en moyenne au Québec, a reculé de 2,8% le nombre de constructions d’unités d’habitation entre 2013 et 2014, c’est une augmentation de 5,5% qu’affiche le Centre-du-Québec pour la même période.

Santé et scolarité

Pendant longtemps, la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec traînait en queue de peloton pour le nombre de ses médecins.

La situation paraît s’être améliorée selon les statistiques du Panorama, puisque, entre 2003 et 2013, le taux est passé de 1,46 à 1,90 médecin par 1000 habitants. «La région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec présente un accroissement du ratio particulièrement élevé, attribuable à la hausse du nombre de médecins plus rapide que celle de la population», peut-on lire dans le Panorama. Ce ratio demeure cependant en deçà de la moyenne québécoise qui se situait à 2,26 en 2013.

Les auteurs spécifient que les ratios médecins/population ne doivent pas être interprétés comme des indicateurs d’accès aux services médicaux.

Enfin, c’est encore et toujours au Centre-du-Québec que l’on trouve le moins de gens détenant un diplôme universitaire. Chez les 25 à 64 ans, ils composent 12,2% de la population, presque deux fois moins qu’en moyenne au Québec. Le diplôme professionnel paraît plus populaire, la région Centre-du-Québec s’installant au troisième rang avec 29,5% de ses gens de 25 à 64 ans qui en détiennent un. Quant aux sans diplôme, ils composent 17,8% de la population, un peu plus qu’en moyenne au Québec (13,4%).